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Mort de George Floyd : la colère prend de l'ampleur aux États-Unis

Un homme noir fait face à une lignée de policiers anti-émeutes.

À Washington, une centaine de manifestants ont convergé vers la Maison-Blanche vendredi soir en soutien à George Floyd.

Photo : AFP / ERIC BARADAT

Radio-Canada

Des manifestations ont éclaté dans une trentaine de villes à travers les États-Unis hier soir à la suite de la mort de George Floyd à Minneapolis lors d’une arrestation policière brutale, et ce malgré l'arrestation du policier Derek Chauvin, accusé de meurtre au troisième degré et d'homicide involontaire.

Les manifestants réclament des accusations contre les trois autres policiers présents lors de l'intervention qui a coûté la vie à l'homme de 46 ans.

Dans la ville de Minneapolis même, ainsi qu’à Saint Paul, sa ville jumelle, le gouverneur de l’État du Minnesota, Tim Walz, a imposé un couvre-feu de 20 h à 6 h à compter de vendredi soir et pour toute la fin de semaine. Mais bon nombre de manifestants ont fait fit de cette mesure, malgré les admonestations des policiers.

Des policiers dans la rue devant un bâtiment en flammes.

Le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, a imposé un couvre-feu à Minneapolis, ce qui n'a pas empêché les manifestations de se poursuivre au cours de la nuit.

Photo : The Associated Press / Julio Cortez

De nombreuses personnes se sont retrouvées devant le commissariat de police où travaillaient les quatre agents impliqués dans la mort de George Floyd, poste qui a d’ailleurs été incendié jeudi soir. L'envoyé spécial de Radio-Canada, Jean-François Bélanger, a pu entrer dans le commissariat, où se trouvaient plusieurs manifestants, vendredi soir.

Une message en anglais écrit sur un mur à l'intérieur d'un commissariat de police saccagée dit « vous nous entendez maintenant? ».

L'intérieur du commissariat saccagé où travaillait l’agent Derek Chauvin impliqué dans la mort de George Floyd. Sur le mur, on peut lire « vous nous entendez maintenant? »

Photo : Radio-Canada / Jean-François Bélanger

Plus tôt dans la soirée, des manifestants ont affronté pacifiquement dans un face-à-face, et ce pendant plusieurs heures, les policiers de l’État du Minnesota, qui montaient la garde. Certains manifestants ont fini par lancer des pavés aux policiers, qui ont répondu par des gaz lacrymogènes peu de temps avant le début du couvre-feu.

D’autres manifestants, se sont agenouillés devant les policiers en scandant notamment le nom de George Floyd, tandis que des centaines d'autres ont marché dans les rues de la ville en criant des slogans.

Des manifestants à genoux dans la rue, devant des policiers.

À Minneapolis, les manifestants ont poursuivi leur mouvement de protestation pour une quatrième nuit.

Photo : The Associated Press / Julio Cortez

Ailleurs aux États-Unis

Il n'y a pas qu'au Minnesota où la colère a monté d'un cran hier soir. Aux quatre coins des États-Unis, des manifestations en soutien à George Floyd se sont ajoutées à celle de Minneapolis.

En Georgie, le gouverneur a d'ailleurs décrété l'état d'urgence tôt dans la nuit de samedi, alors que des manifestations empreintes de violence ont éclaté devant le siège social du groupe de télévision CNN la veille. Une voiture a été incendiée et plusieurs véhicules de police ainsi que les locaux de CNN ont vu leurs vitres brisées.

Des manifestants devant un logo de CNN sur lequel des graffitis ont été peints, sur la façade extérieure d'un édifice.

Le siège social de CNN à Atlanta a été au centre des manifestations dans la ville.

Photo : Reuters / DUSTIN CHAMBERS

Pendant ce temps, sur la côte Pacifique du pays, des manifestants ont tenté de bloquer l’autoroute 101 à San Jose, en Californie. Des agents de la California Highway Patrol ont été atteints par des projectiles. Des véhicules ont aussi été vandalisés et une partie de l'autoroute 101 a été fermée.

De plus, des agents fédéraux du département de la Sécurité intérieure qui protégeait un édifice gouvernementale à Oakland ont été atteints par balle. L'un des deux a succombé à ses blessures. Selon la police locale, il y avait plus de 7000 manifestants dans les rues vendredi soir.

Plus au nord, à Portland en Oregon, des manifestants ont quant à eux allumé un incendie dans le quartier général de police. Un rassemblement pacifique s'était déroulé plus tôt en soirée dans un parc de la ville.

Des manifestants assis sur la pelouse dans un parc, une femme tient une affiche sur laquel il est écrit «Black lives matter, Portland for justice».

Un rassemblement pacifique s'est déroulé à Portland en Oregon avant que la situation ne dégénère.

Photo : The Associated Press / Mark Graves

Dans la capitale américaine, Washington, la Maison-Blanche a même dû être mise en confinement près de 45 minutes en soirée à l’approche de centaines de protestataires, qui se sont finalement déplacés sur la colline du Capitole, tandis qu'à New York, les manifestants et la police se sont affrontés dans divers incidents vendredi soir devant le Centre Barclays.

La situation a été également tendue dans la région de Détroit, où un manifestant de 19 ans a été tué par balles par un individu qui a foncé dans la foule au volant d'une voiture de sport et a ouvert le feu avant de prendre la fuite, selon plusieurs médias locaux.

Des policiers tentent de contenir des manifestants à Brooklyn.

Des affrontements entre policiers et manifestants ont eu lieu devant le Barclays Center à New York.

Photo : Getty Images / Angela Weiss

En revanche, les protestations se sont déroulées de façon plus calme à Houston. Des centaines de personnes ont marché jusqu’à l’hôtel de ville pour demander justice pour George Floyd.

Trump atténue ses propos

Donald Trump a de son côté cherché à atténuer les propos controversés qu'il avait tenus sur Twitter, où il avait déclaré que « quand les pillages commencent, les tirs commencent aussi », disant « comprendre la douleur » de la famille de George Floyd, avec laquelle il s'est entretenu.

« La famille de George a droit à la justice. Les habitants du Minnesota ont droit à la sécurité », a déclaré le président des États-Unis.

« Les émeutiers ne devraient pas être autorisés à noyer les voix des nombreux manifestants pacifiques. Je comprends la souffrance, je comprends la douleur », a-t-il ajouté.

Le candidat à l'investiture démocrate, Joe Biden, a joint sa voix aux critiques contre les propos « incendiaires » tenus par Donald Trump sur Twitter.

« Ce n'est pas le moment pour des tweets incendiaires. Ce n'est pas le moment d'inciter à la violence », a écrit l'ancien vice-président de Barack Obama sur les réseaux sociaux.

Avec les informations de CNN, Associated Press, et Reuters

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