Emmanuella Lambropoulos
Emmanuella Lambropoulos | |
Fonctions | |
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Députée à la Chambre des communes | |
En fonction depuis le (3 ans, 4 mois et 16 jours) |
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Élection | 3 avril 2017 |
Réélection | 21 octobre 2019 |
Circonscription | Saint-Laurent |
Législature | 42e, 43e |
Prédécesseur | Stéphane Dion |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Saint-Laurent (Québec, Canada) |
Nationalité | Canadienne |
Parti politique | Parti libéral du Canada |
Père | Athanasios Lambropoulos |
Diplômée de | Université McGill |
Profession | Professeure |
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Emmanuella Lambropoulos (née en 1991 à Saint-Laurent) est une femme politique canadienne d'origine grecque. Elle est la députée libérale fédérale de Saint-Laurent depuis le 3 avril 2017. Présentement, elle siège au Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie et au Comité permanent des langues officielles.[1]
Biographie[modifier | modifier le code]
Elle étudie à l’Université McGill où elle obtient un baccalauréat en éducation en 2013. Elle enseigne alors le français et l’histoire à l’École secondaire Rosemount, tout en poursuivant une maîtrise en leadership et administration de l’éducation dans la même université.[2]
Militante du Parti libéral du Canada, elle se présente à l'investiture dans Saint-Laurent suite à la démission de Stéphane Dion. Alors inconnue du grand public mais depuis longtemps militante dans la circonscription, elle affronte l'ex-ministre provinciale Yolande James, qui tentait un retour en politique, et Marwah Rizqy, professeure à l’Université de Sherbrooke réputée pour ses travaux sur les paradis fiscaux. À la surprise générale des médias, Mme Lambropoulos l'emporte largement sur ces candidats vedettes, éliminant Mme James au premier tour et remportant plus de 55 % des suffrages au second.[3]
Fille d'immigrés grecs, elle a été présidente de l’association hellénique à McGill et a reçu durant sa campagne le fort soutien de la communauté grecque. Elle est en effet soutenu par le « Hellenic Community of Montreal » et le « Hellenic Congress of Quebec » tandis que le journal communautaire The Montreal Greek Times a directement appelé à la soutenir dans ses colonnes[4].
Elle est largement élue lors de la partielle du 3 avril, remportant presque 60 % des suffrages exprimés. À 26 ans, elle est devenue la plus jeune députée du caucus libéral.[5]
Lors des élections générales de 2019, elle est réélue avec un score de 59 % des voix, presque identique à son élection précédente.
Elle est trilingue en anglais, français et grec[5] mais affirme préférer communiquer en anglais.[6]
Controverses[modifier | modifier le code]
Manquements à l'éthique[modifier | modifier le code]
En 2018, plusieurs membres élus dans l’association de circonscription de Mme Lambropoulos ont ouvertement critiqué l'atmosphère toxique qui règne depuis son élection, ce qui a incité plusieurs anciens présidents, Henri Paul Labelle, Thomas Welt, Constantin Nedea et Jehú Hernández, de dénoncer « la place que prend la famille Lambropoulos dans l’organisation ». Ils ont également souligné un manquement à l'éthique de Mme Lambropoulos, car « deux membres sur l’exécutif sont à l’emploi du bureau de comté, ce qui semblerait vous mettre en contravention des règles de la Chambre des communes ». En effet, Nouvelles Saint-Laurent, un journal local, note que le Manuel des allocations et des services aux députés indique clairement que les députés « ne peuvent pas embaucher de membres de l’exécutif de partis politiques pour travailler à leurs bureaux parlementaire ou de circonscription ».[7]
En octobre 2019, Mme Lambropoulos s'est fait encore reprochée pour son éthique. Plusieurs anciens membres du Conseil jeunesse ont dénoncé la proximité malsaine entre cette instance non-partisane, l'association libérale de circonscription et le bureau de la députée libérale. Nouvelles Saint-Laurent a découvert que M. Amara Kaba « a occupé le poste de président des deux organisations en plus d’être sous-traitant pour le bureau de Mme Lambropoulos » et « une autre employée du cabinet aurait quant à elle été simultanément dans le Conseil et l’ADC ».
Un ancien membre aurait également indiqué que « c’est l’ancien président et la présidente qui décidaient pas mal de tout » et M. Kaba a également expliqué que la députée libérale « assistait à toutes nos rencontres, nous suggérait parfois des événements, des projets qu’on pouvait faire [au bénéfice de la communauté] et validait les nôtres ».
Critiquée à gauche et à droite, Mme Lambropoulos aurait aidé le Centre communauté Bon courage à obtenir une subvention totale de 37 000 $ avec le programme Emploi Été Canada. Suite à son intervention, cet organisme a réussi à engager 12 personnes dont cinq postes d'animation au parc Painter, devant la maison de Mme Lambropoulos, suite à une offre d'emploi conjointe avec le Conseil jeunesse de Mme Lambropoulos.[8]
Présence au parlement[modifier | modifier le code]
Lors du filibuster en mars 2018, Mme Lambropoulos s'est endormie sur son oreiller avec sa couverture. Son collègue a dû intervenir pour lui réveiller lors du vote.[9]
Autres controverses[modifier | modifier le code]
Suite au dépôt du projet de loi sur la laïcité de l'état, Mme Lambropoulos a écrit sur Facebook pour comparer ce projet de loi à la ségrégation. M. Blanchet, chef du Bloc Québécois, a invité sa collègue et le gouvernement fédéral à respecter les Québécois. « On voit bien que ça révèle la nature profonde du [Parti libéral du Canada] qui est hostile à l'identité québécoise, qui est hostile à la laïcité québécoise. Je rappellerai à M. Trudeau que le gouvernement actuel est là depuis six mois et, que lui dans six mois, il ne sera peut être plus là » a répliqué M. Blanchet. Le ministre responsable de la loi sur la laïcité de l’État, M. Simon Jolin-Barrette a répondu : « Je ne pense pas qu'on puisse comparer aucunement le projet de loi sur la laïcité à quelque période sombre de l'histoire de l'humanité. Ça ne contribue pas au débat le fait d'avoir des comparaisons extrêmes comme celle-ci. Je pense que le projet de loi qui est déposé par le gouvernement est un projet de loi modéré qui rassemble les Québécois ».[10]
Pendant l'élection fédérale, Nouvelles Saint-Laurent s'est entretenu avec la candidate du Nouveau Parti Démocratique dans Saint-Laurent, Mme Miranda Gallo, qui, elle, critique l'attitude de la députée sortante, Mme Lambropoulos, à l'égard du soutien aux minorités. « L’arrondissement Saint-Laurent a la troisième plus grande population arabe au Canada. Leurs intérêts sont importants ici. Elle s’en fout », déplore Mme Gallo.[11]
Lors d'un débat au Collège Vanier, Mme Lambropoulos a fait un faux pas en affirmant que le candidat libéral dans Laurier-Sainte-Marie, Steven Guilbeault, sera nommé ministre de l'Environnement si son parti était reporté au pouvoir.[12] Or, ce dernier fut nommé à la tête du ministère du patrimoine canadien.[13]
Résultats électoraux[modifier | modifier le code]
Nom | Parti politique | Voix | % | Majorité | |
---|---|---|---|---|---|
Emmanuella Lambropoulos (sortant) | Libéral | 23 527 | 58,6 % | 16 522 | |
Richard Serour | Conservateur | 7 005 | 17,45 % | ||
Miranda Gallo | NPD | 4 065 | 10,13 % | ||
Thérèse Miljours | Bloc québécois | 2 845 | 7,09 % | ||
Georgia Kokotsis | Parti vert | 2 150 | 5,36 % | ||
Christopher Mikus | Parti populaire | 484 | 1,21 % | ||
Ginette Boutet | Marxiste-léniniste | 71 | 0,18 % | ||
Total des votes valides | 40 147 | 100 % | |||
Total des votes rejetés | 618 | 1,54 % | |||
Total des votes exprimés | 40 765 | 59,96 % | |||
Électeurs inscrits | 67 991 |
Candidat | Parti | # | % | |
---|---|---|---|---|
Emmanuella Lambropoulos | Libéral | 11461 | 59,1 % | |
Jimmy Yu | Conservateur | 3784 | 19,5 % | |
Daniel Green | Vert | 1548 | 8,0 % | |
Mathieu Auclair | Néo-Démocrate | 1511 | 7,8 % | |
William Fayad | Bloc québécois | 951 | 4,9 % | |
Chinook Blais-Leduc | Rhinocéros | 129 | 0,7 % | |
Total | 19384 | 100 % |
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Fiche d'Emmanuella Lambropoulos sur le site de la Chambre des communes du Canada.
Notes et références[modifier | modifier le code]
- « Emmanuella Lambropoulos - Député(e) - Députés - Chambre des communes du Canada », sur www.noscommunes.ca (consulté le 24 juillet 2020)
- Biographie sur le site du PLC, consulté le 8 avril 2017.
- « Surprise : Emmanuella Lambropoulos représentera le PLC dans Saint-Laurent », Radio Canada, 8 mars 2017.
- « St-Laurent et le vote "grec" », Le Journal de Montréal, 10 mars 2017.
- « Lambropoulos devient députée », Métro, 3 avril 2017.
- Mathieu Bock-Côté, « Emmanuella préfère l’anglais », sur Le Journal de Montréal, (consulté le 22 juillet 2020)
- Johanna Pellus, « Bisbille à l'association libérale de Saint-Laurent », sur Journal Métro, (consulté le 24 juillet 2020)
- Laurent Lavoie, « L’éthique d’Emmanuella Lambropoulos questionnée », sur Journal Métro, (consulté le 24 juillet 2020)
- « Lambropoulos au dodo », sur Infoman | ICI Radio-Canada - Télé (consulté le 30 juillet 2020)
- « Une députée fédérale compare la laïcité à la ségrégation », sur TVA Nouvelles (consulté le 24 juillet 2020)
- Laurent Lavoie, « Miranda Gallo représentera le NPD dans Saint-Laurent », sur Journal Métro, (consulté le 24 juillet 2020)
- Laurent Lavoie, « Steven Guilbeault, ministre de l'Environnement: faux pas d’Emmanuella Lambropoulos », sur Journal Métro, (consulté le 30 juillet 2020)
- « L’honorable Steven Guilbeault - Député(e) - Députés - Chambre des communes du Canada », sur www.noscommunes.ca (consulté le 30 juillet 2020)
- Élections Canada, « Résultats Élection fédérale canadienne de 2019 », sur https://enr.elections.ca/ElectoralDistricts.aspx?lang=f (consulté le 31 octobre 2019)