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Analyse

« Un tracé revu et corrigé » : de moins en moins d'options pour corriger le tir

Esquisse du réseau structurant de transport en commun de la Ville de Québec.

De nouvelles et nombreuses restrictions le long du parcours pour les automobilistes

Photo : Ville de Québec

En attendant le feu vert du gouvernement qui exige des changements au parcours du tramway, l'étau se ressert sur Charlesbourg, qui pourrait bien perdre quelques kilomètres.

Il n'y aura pas de décision finale avant Noël dans le dossier du tramway.

N'empêche, les discussions avec le gouvernement Legault pour revoir le tracé ne retardent pas les travaux préparatoires dans les quartiers centraux ni les expropriations.

C'est ce qu'a révélé le directeur général de la Ville, Luc Monty, lors du comité plénier tenu à propos de ce projet de 3,3 milliards de dollars, la semaine dernière.

Luc Monty, directeur général de la Ville de Québec, lors d'un point de presse le 15 avril 2020

Luc Monty, directeur général de la Ville de Québec

Photo : Radio-Canada

De même, la portion ouest du tracé, dans le secteur Le Gendre, n'est plus menacée, si on se fie aux déclarations du maire de Québec faites en début de semaine.

Les raisons évoquées publiquement, soit de capter le flux d'automobilistes qui arrivent de la périphérie de la Ville, d'avoir des terrains suffisamment grands pour construire le garage d'entretien et d'exploitation, et de relancer le secteur avec des projets immobiliers semblent avoir suffi pour calmer les esprits.

Régis Labeaume a également affirmé cette semaine que le secteur Lebourgneuf ne faisait pas partie des discussions avec le ministre des Transports, malgré certaines informations rendues publiques.

Lebourgneuf est quand même le troisième pôle d'activités d'importance à Québec. Mais les déplacements en direction du centre-ville ne sont pas suffisants pour justifier une ligne de tramway. Ce secteur a d'ailleurs été mis rapidement de côté par le Bureau de projet, dès le début des travaux.

Une rue du secteur Lebourgneuf à Québec.

Une rue du secteur Lebourgneuf à Québec

Photo : Radio-Canada

Selon les statistiques les plus récentes, près de 50 % des déplacements dans Lebourgneuf se font à l'intérieur de l'arrondissement des Rivières. Treize pour cent se rendent dans la Cité-Limoilou.

Par simple déduction, les changements pourraient toucher Charlesbourg, l'extrémité est du tracé.

Le Bureau de projet ne l'a pas nié. Le tracé pourrait être raccourci sans trop de heurts.

Secteur achalandé

Charlesbourg, dans le secteur de la 1re Avenue, est actuellement desservi par le Metrobus 801. C'est le circuit du Réseau de transport de la Capitale le plus achalandé. C'est encore vrai à ce jour.

L'abribus tempéré construit au coin de la 1re avenue et de la 41e rue.

Le circuit Metrobus 801, qui dessert le secteur de la 1re Avenue, est l'un des plus achalandés du Réseau de transport de la Capitale.

Photo : Radio-Canada / Gaétan Bergeron

Quand on se promène sur l'artère, on remarque plusieurs terrains vacants. La revitalisation et la densification sont possibles. Il s'agit d'une banlieue, condition nécessaire aux yeux du gouvernement pour donner son appui au projet.

Il y a plus. Le rapport du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE), qui a été décrié par le maire Labeaume, souligne que le tracé dans ce secteur traverse un quartier plus défavorisé, Saint-Rodrigue, situé au nord de la 41e Rue.

Le BAPE écrit : L’accès à un mode de transport collectif fréquent, rapide, et offrant une large desserte pourrait donc avoir des répercussions bénéfiques dans ce secteur plus vulnérable.

Il y a donc des raisons économiques et sociales à maintenir un tracé à Charlesbourg. À ce jour, il y a eu peu de mobilisation de gens d'affaires ou d'élus.

Le conseil de quartier des Jésuites, près du Trait-Carré, vient d'adopter une résolution en ce sens, sans plus.

Patience

Les messages qui proviennent du gouvernement de François Legault continuent d'être contradictoires.

D'un côté, les nouvelles sont bonnes. Le cabinet du ministre des Transports insiste pour dire que les négociations vont très bien.

De l'autre, la ministre responsable de la Capitale-Nationale entretient le flou et répète que le tracé doit desservir les banlieues.

Geneviève Guilbault, vice-première ministre du Québec et responsable de la région de la Capitale-Nationale.

Geneviève Guilbault, vice-première ministre du Québec et responsable de la région de la Capitale-Nationale

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Les réponses viendront l'an prochain.

Remarquez qu'il n'y a pas d'urgence. Si le conseil des ministres donnait le feu vert demain matin, la Ville serait obligée de faire preuve d'encore un peu de patience.

Pour lancer l'appel de propositions, qui est la prochaine étape, le Bureau de projet doit attendre l'adoption du projet de loi 67 par l'Assemblée nationale. Il s'agit d'un détail de procédure. La Ville doit obtenir l'autorisation du Parlement pour pouvoir encadrer le processus d'appel d'offres sous les mêmes critères que le gouvernement pour les projets d'envergure.

L'étude du projet de loi prend du retard. La session parlementaire est terminée. Cela ira après les Fêtes.

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