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Raincoast Conservation achète des droits de chasse pour protéger les loups

Une forêt avec de grands arbres et du brouillard.

La chasse aux grizzlis est déjà interdite, mais la Fondation souhaite aussi protéger les autres grands carnivores.

Photo : A.S Wright

La fondation Raincoast Conservation va acheter les droits de chasse commerciale dans une zone de 5300 km2, nommée Kitlope, située dans la forêt pluviale de Great Bear, sur la côte de la Colombie-Britannique. La fondation vise ainsi à bannir la chasse aux trophées, en particulier des loups, par des personnes ne résidant pas dans la région.

Elle a annoncé avoir réuni les 650 000 $ nécessaires la semaine dernière sur son site web.

Les résidents [de la province] pourront toujours chasser, explique Brian Falconer, guide et coordonnateur pour la fondation. Msais la grande majorité de la chasse des résidents n'est pas de la chasse aux trophées, c'est de la chasse au gibier qu'ils mangent.

Selon M. Falconer, la vaste majorité de la chasse aux trophées dans la région est l'œuvre de riches étrangers qui viennent surtout des États-Unis ou d’Europe, et parfois d’Australie ou de Russie.

La chasse aux grizzlis est déjà interdite dans la forêt pluviale Great Bear, mais des ours noirs, des loups et des cougars y sont encore tués pour le sport.

Ces derniers ne sont d’ailleurs pas considérés comme des espèces en péril par le gouvernement fédéral, contrairement aux grizzlis, qui ont un statut jugé préoccupant en vertu de la Loi sur les espèces en péril.

Or, il ne s’agit pas seulement d’une question de conservation pour la fondation, mais surtout d’une question éthique.

Ça n’avait pas de sens de permettre la poursuite de l’abattage gratuit de ces animaux magnifiques juste pour nourrir l’ego de quelqu'un, affirme le guide. Ce n’est vraiment pas la bonne chose à faire que de les abattre.

Radio-Canada n’avait pas reçu de réaction de la part de l’association des guides de pourvoirie de la Colombie-Britannique au moment de publier cet article.

Des industries inconciliables

Non seulement elle est incompatible avec ses valeurs, mais la pratique nuit à l’écotourisme, selon Douglas Neasloss, le directeur de la Kitasoo/Xai’xais Stewardship Authority.

M. Neasloss a contribué à mettre sur pied la Spirit Bear Lodge, une entreprise d’écotourisme importante pour la petite communauté de Klemtu, à plus de 500 km au nord de Vancouver.

À mes débuts, quand j'aidais à démarrer l'entreprise, nous trouvions des ours morts, raconte-t-il. Nous trouvions des ours sans tête, sans fourrure. C'était certainement l'une des plus grandes menaces pour l'industrie [de l'écotourisme].

Une quarantaine de membres de la communauté, qui compte environ 350 personnes, sont employés par la Spirit Bear Lodge, alors que la chasse aux trophées ne crée aucun emploi et ne lui rapporte aucun revenu, selon M. Neasloss.

Ce dernier appuie sans réserve les efforts de la fondation. Il s’agit de la cinquième acquisition de droits de chasse par la Raincoast Conservation dans la région, pour un total d’environ 37 500 km2 de territoire dont les droits de chasse ont été rachetés.

Kitlope ne fait pas partie du territoire traditionnel de la Première Nation Kitasoo / Xai’xais. Cette fois, ce sont plutôt les Haisla qui sont touchés par le rachat, mais la première acquisition, en 2005, comprenait une partie du territoire traditionnel Kitasoo/Xai’xais.

M. Neasloss constate aujourd’hui les fruits des efforts déployés contre la chasse aux trophées. Non seulement ne trouve-t-il plus d’ours décapités, mais il observe une augmentation du nombre d’ours et même un changement dans leur attitude, auparavant plus craintive à l’approche des bateaux.

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