Pedro Duque

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Pedro Duque
Illustration.
Pedro Duque en janvier 2020.
Fonctions
Ministre espagnol de la Science et de l'Innovation
En fonction depuis le
(1 an et 21 jours)
Président du gouvernement Pedro Sánchez
Gouvernement Sánchez II
Prédécesseur Lui-même
Député aux Cortes Generales

(9 mois)
Élection
Réélection
Circonscription Alicante
Législature XIIIe et XIVe
Groupe politique Socialiste
Successeur Lázaro Azorín
Ministre de la Science, de l'Innovation et de l'Enseignement supérieur

(1 an, 7 mois et 6 jours)
Président du gouvernement Pedro Sánchez
Gouvernement Sánchez I
Prédécesseur Román Escolano (Science et Innovation)
Íñigo Méndez de Vigo (Enseignement supérieur)
Successeur Lui-même (Science et Innovation)
Manuel Castells (Enseignement supérieur)
Biographie
Nom de naissance Pedro Francisco Duque Duque
Date de naissance (57 ans)
Lieu de naissance Madrid (Espagne)
Nationalité Espagnol
Parti politique Indépendant
Diplômé de Université polytechnique de Madrid
Profession Ingénieur
Spationaute
Résidence Madrid, Communauté de Madrid

Pedro Duque
Ministres de la Science d'Espagne

Pedro Duque
Image illustrative de l’article Pedro Duque

Nationalité Drapeau de l'Espagne espagnol
Naissance (57 ans)
Madrid (Espagne)
Durée cumulée des missions 18 j 18 h 46 min
Mission(s) STS-95
Soyouz TMA-3
Insigne(s) Sts-95-patch.png Soyuz TMA-3 Patch.png

Pedro Francisco Duque Duque [ˈpeðɾo fɾãnˈθisko ˈðuke ˈðuke][a] est un spationaute et homme politique espagnol, né le à Madrid.

Issu d'une famille originaire d'Estrémadure, il est ingénieur aéronautique formé à l'université polytechnique de Madrid. Il rejoint l'Agence spatiale européenne (ESA) en 1986 et devient spationaute en 1992. Il est pressenti pour une mission spatiale en 1994, mais c'est finalement en 1998 qu'il devient le premier Espagnol à voler dans l'espace, sur la mission STS-95. À ce titre, il reçoit le prix Prince des Asturies en 1999. Il réalise une seconde mission spatiale en 2003, à bord de l'ISS. Il quitte l'ESA pour le secteur privé en 2006, mais y fait son retour en 2011.

En , il est nommé ministre de la Science, de l'Innovation et de l'Enseignement supérieur dans le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez. Il fait l'objet d'une polémique trois mois plus tard, étant accusé à tort d'avoir cherché à éviter de payer l'impôt sur le patrimoine. Il présente ensuite un plan de lutte contre la promotion de l'homéopathie. Il est élu au Congrès des députés l'année suivante dans la province d'Alicante.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Pedro Francisco Duque Duque naît le à Madrid, dans le quartier de Simancas, situé dans le district de San Blas au sein d'une famille originaire de Badajoz. Son père, Pedro Antonio Duque, est contrôleur aérien, et sa mère, Andrea Duque, est professeure des écoles. Il a une frère cadet, Carlos, qui exerce la même profession que leur père. Il est surnommé « Pedrito » par ses parents[1].

Il est marié avec la diplomate Consuelo Femenía (es), dont il a fait la connaissance à Moscou. Le couple a trois enfants[2]. Ils vivent à Madrid, dans le district de Ciudad Lineal, et possèdent une résidence secondaire à Xàbia, sur la Costa Blanca, dans la province d'Alicante[3].

Passionné de plongée sous-marine, comme son épouse, il est un admirateur d'Ada Lovelace[4].

Formation et vie professionnelle[modifier | modifier le code]

Ingénieur à l'ESA[modifier | modifier le code]

Il suit ses études secondaires au collège public madrilène Miguel Blasco Vilatela, à Ciudad Lineal. En , il y revient pour inaugurer à proximité une statue interactive lui rendant hommage et qui représente la Terre[5].

Il obtient en 1986 une licence en génie aéronautique à l'école technique supérieure des ingénieurs aéronautiques de l'université polytechnique de Madrid (UPM) avec mention[6],[7].

Stagiaire au Laboratoire de mécanique de vol de l'UPM pendant ses études, il travaille sur un projet de simulateur qui sera plus tard acquis par l'Agence spatiale européenne (ESA). À l'issue de son cursus, il est recruté par l'Agence et rejoint le Centre européen des opérations spatiales (ESOC). Il participe à des missions de contrôle de vol des satellites ERS-1 et Eureca, et détermine les orbites de la sonde Giotto[8].

Spationaute[modifier | modifier le code]

STS-95[modifier | modifier le code]

En , le directeur général de l'ESA Jean-Marie Luton annonce que Duque fait partie des six candidats retenus pour participer au programme des spationautes de l'Agence, dont deux devraient voler dans les années à venir avec la NASA[9].

Après avoir été pressenti en pour intégrer une mission euro-russe sur la station Mir, il est choisi en pour participer trois mois plus tard à la mission américaine STS-95 à bord de la navette Discovery aux côtés du vétéran John Glenn[10],[11].

Il décolle le dans l'après-midi de la base de lancement de Cap Canaveral et devient ainsi le premier Espagnol à voler dans l'espace[12]. La mission retrouve la terme ferme neuf jours plus tard, le après avoir accompli 134 tours de la Terre[13]. Duque est ainsi l'unique Espagnol de nationalité à avoir jamais volé dans l'espace, le Madrilène Michael López-Alegría étant de nationalité américaine[14].

En , il reçoit avec trois autres spationautes — l'Américain John Glenn, le Russe Valeri Poliakov et la Japonaise Chiaki Mukai — le prix Prince des Asturies dans le domaine de la coopération internationale au titre de sa contribution à « l'exploration pacifique de l'univers »[15].

Soyouz TMA-3[modifier | modifier le code]

Lors d'une entrevue sur une télévision locale le , la ministre espagnole de la Science Anna Birulés confirme que le gouvernement étudie sérieusement l'option de financer une mission de Pedro Duque à bord de la Station spatiale internationale (ISS) via un vol sur le véhicule Soyouz[16]. Le ministère annonce six mois plus tard que le spationaute espagnol ira bien sur l'ISS en avril suivant, mais la mission est suspendue en février 2003 après l'accident de la navette spatiale Columbia[17],[18].

Les navettes spatiales américaines étant clouées au sol, la NASA, l'ESA et l'agence russe Roscosmos prennent la décision à la fin du mois de de reporter le vol auquel Duque devait participer. Il est finalement autorisé au mois de juin à rejoindre l'ISS lors d'un transit prévu au mois d'[19],[20]. Il décolle effectivement le du cosmodrome de Baïkonour et s'amarre deux jours plus tard à l'ISS. Son retour sur Terre intervient dix jours plus tard, au matin du [21],[22],[23].

Chef d'entreprise et cadre de l'ESA[modifier | modifier le code]

Il se place en disponibilité de l'Agence spatiale européenne en 2006, afin de devenir directeur général de Deimos Imaging, S.L., entreprise qui place en orbite trois ans plus tard le premier satellite espagnol d'observation de la Terre. En 2010, il est désigné président exécutif de l'entreprise[24]. Il retrouve les effectifs de l'ESA en 2011, pour diriger les opérations européennes réalisées à bord de la Station spatiale internationale[25].

En , le site Web satirique El Mundo Today écrit qu'il a été nommé ministre des Affaires étrangères par le président du gouvernement espagnol conservateur Mariano Rajoy, qualifiant cette désignation de « choix d'autorité car nul n'est allé plus à l'extérieur que le spationaute ». Réagissant sur Twitter, il salue l'annonce de sa nomination à la Une « d'un journal prestigieux »[26],[27].

Engagement politique[modifier | modifier le code]

Ministre de la Science[modifier | modifier le code]

Il est nommé ministre de la Science du gouvernement Sánchez I en juin 2018.

Le , cinq jours après le renversement de Rajoy, le nouveau président du gouvernement socialiste Pedro Sánchez annonce que Pedro Duque sera nommé ministre de la Science, de l'Innovation et de l'Enseignement supérieur[28]. Avec la ministre de la Santé Carmen Montón, il est un critique virulent de l'homéopathie, dont il estime que « elle ne fait rien, elle ne sert à rien »[29]. Il prend ses fonctions le lendemain, lors de la cérémonie d'assermentation du gouvernement devant le roi Felipe VI au palais de la Zarzuela[30].

Il est au cœur d'une polémique à la fin du mois de septembre suivant, lorsque le journal en ligne Okdiario révèle que Duque et son épouse sont administrateurs depuis 2005 d'une société qui détient la propriété de leur domicile de Madrid et de leur résidence secondaire de Xàbia. Ce montage juridique légal permet au couple d'éviter de payer l'impôt sur le patrimoine et une surimposition sur leur impôt sur le revenu pour possession d'une maison de vacances. Le Parti populaire et Ciudadanos réclament ainsi qu'il comparaisse devant le Congrès des députés[31]. Il présente un mois plus tard une étude commandée à un expert universitaire en droit fiscal qui conclut que sa société ne lui a pas permis de diminuer ses charges fiscales, et qu'il avait même payé plus d'impôts que si sa femme et lui avaient conservé la propriété directe de leurs demeures[32].

Il présente le suivant avec la ministre de la Santé María Luisa Carcedo un plan de lutte contre les « pseudo-thérapies » qui — à l'image de l'homéopathie — revendiquent des vertus curatives réfutées par les études scientifiques. Duque explique ainsi qu'il faut séparer les anecdotes des preuves scientifiques, donnant comme exemple d'élément anecdotique « qu'un traitement a fonctionné pour l'ami d'un ami », et indique que tous les programmes de licences et maîtrises universitaires dans le domaine de la santé seront révisés pour s'assurer que les thérapies alternatives n'y figurent pas. Il annonce en outre que son ministère prépare un programme de culture scientifique destiné à promouvoir la pensée critique et rationnelle, non pas pour « conditionner les Espagnols » mais « leur donner les clés pour décider de manière informée »[33].

Député aux Cortes[modifier | modifier le code]

Le , alors que les Cortes Generales sont dissoutes en vue des élections générales anticipées du 28 avril, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) indique que Pedro Duque sera investi tête de liste dans la circonscription d'Alicante. Le secrétaire général provincial du parti juge que le ministre de la Science « apportera énormément » car il constitue « une vraie valeur pour le socialisme »[34]. Élu au Congrès des députés, il conserve son mandat à la suite des élections du 10 novembre 2019.

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (es) José Valdivia, « De Extremadura al cielo », El Periódico Extremadura,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  2. (es) « Quién es Consuelo Femenía, esposa de Pedro Duque e implicada en la polémica por su chalé », El Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  3. (es) Ana Sánchez Juárez, « Vecino de Carmena y con hipoteca de un millón: así es el otro chalé de Pedro Duque », El Confidencial,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  4. (es) « Astronauta, feminista y padre de tres hijos: así es Pedro Duque, el ministro estrella de Sánchez », Informalia,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  5. (es) « Ciudad Lineal rinde homenaje a Pedro Duque con una estatua interactiva », La Vanguardia,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  6. (es) « El astronauta Pedro Duque se hace cargo del ministerio de Ciencia de Sánchez », Última Hora,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  7. (es) Manuel Ansede, « El astronauta que pensaba que ser ministro era una broma », El País,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  8. (es) Malen Ruiz de Elvira, « Un ingeniero que sueña con que un europeo pise Marte », El País,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  9. (es) Alicia Rivera, « El español Pedro Duque, seleccionado entre los primeros astronautas europeos », El País,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  10. (es) Alicia Rivera, « El astronauta español Pedro Duque no irá al espacio en la misión ruso-europea », El País,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  11. (es) « Pedro Duque irá al espacio el 29 de octubre », El País,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  12. (es) Malen Ruiz de Elvira, « Duque y el veterano Glenn ya están en el espacio », El País,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  13. (es) Javier Valenzuela, « Glenn y Duque ya están en tierra », El País,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  14. (es) « España: quién es Pedro Duque, el primer astronauta español y nuevo ministro de Ciencia », BBC,‎ (lire en ligne, consulté le 15 juin 2020).
  15. (es) Javier Cuartas, « Pedro Duque y otros tres astronautas, premio Príncipe de Asturias de Cooperación », El País,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  16. (es) Xavier Pujol Gebelli, « Birulés admite negociaciones para enviar a Duque al espacio », El País,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  17. (es) Alicia Rivera, « España confirma el vuelo espacial de Duque, pero sin decir el precio », El País,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  18. (es) Alicia Rivera, « El vuelo de Pedro Duque en abril queda en suspenso », El País,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  19. (es) « Pospuesto oficialmente el vuelo de Pedro Duque a la Estación Espacial », El País,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  20. (es) Malen Ruiz de Elvira, « La ESA autoriza el vuelo de Pedro Duque a la estación espacial », El País,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  21. (es) Alicia Rivera, « Pedro Duque ya viaja en la nave Soyuz », El País,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  22. (es) Alicia Rivera, « Duque y sus compañeros entran en la Estación Espacial Internacional », El País,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  23. (es) Alicia Rivera, « Un aterrizaje entre médicos », El País,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  24. (es) « Así es la trayectoria de Pedro Duque: de ser el primer astronauta español a ministro de Pedro Sánchez », La Sexta,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  25. (es) Mario Viciosa, « Pedro Duque: el ministro que quiere volver al espacio », El Independiente,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  26. (es) « El Mundo Today ya predijeron que Pedro Duque sería ministro pero no de ciencia », Antena 3,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  27. (es) « El astronauta Pedro Duque será el ministro de Ciencia, Innovación y Universidades », La Voz de Galicia,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  28. (es) « Pedro Duque, ministro de Ciencia, Innovación y Universidades; Magdalena Valerio, de Trabajo », El País,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  29. (es) Javier Salas, « El Gobierno más beligerante contra las pseudociencias », El País,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  30. (es) « El Gobierno de Pedro Sánchez toma posesión ante el rey: "Consejo de ministros y de ministras" », El Huffington Post,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  31. (es) Elena G. Sevillano et Raúl Limón, « PP y Ciudadanos piden la comparecencia de Duque en el Congreso para explicar la compra de su chalé », El País,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  32. (es) « Pedro Duque presenta un informe sobre su sociedad que concluye que pagó más impuestos », El País,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  33. (es) Oriol Güell, « El Gobierno lanza un plan para expulsar las pseudoterapias de universidades y centros sanitarios », El País,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).
  34. (es) « Pedro Duque irá de número uno por Alicante en las listas del PSOE », El País,‎ (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2019).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]