Pandémie de Covid-19 en Roumanie

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Pandémie de Covid-19 en Roumanie
COVID-19 outbreak Romania per capita cases map.svg
Maladie
Agent infectieux
Localisation
Coordonnées
Premier cas
Date d'arrivée
Depuis le (1 an, 2 mois et 16 jours)
Site web
Bilan
Cas confirmés
1 057 655 (au )[1]
Cas sévères
1 253 (au )[1]
Cas soignés
995 506 (au )[1]
Morts
28 282 (au )[1]

La pandémie de Covid-19 débute en Roumanie à partir du , date à laquelle le premier cas est détecté.

Le județ de Suceava est particulièrement affecté, recensant à lui-seul près de 2 000 cas[2].

Le système de santé roumain, vieillissant et sous-financé, également confronté à la corruption des institutions et à l'émigration du personnel qualifié, s'est trouvé dépassé face à la crise sanitaire. Les hôpitaux se trouvent souvent dans un état déplorable, et quasiment aucun n’a été érigé depuis la chute du régime communiste en 1990. Le journal Le Monde précise que de nombreuses controverses ont alarmé l'opinion publique : « patients abandonnés nus à même le sol d’un hôpital délabré, d’autres attendant des heures dans des couloirs qu’un lit se libère, incendie dans un service causant la mort de 10 patients… »[3]

Premier cas[modifier | modifier le code]

Nombre de cas déclarés (bleu) et décès (rouge) en échelle logarithmique. Les différences quotidiennes sont indiquées en pointillés.

La presse roumaine annonce le que trois personnes récemment rentrées de Wuhan ont été placées en quarantaine à leur demande. Ces trois personnes ne présentent pas de symptôme de la maladie. Un premier cas est constaté dans le județ de Gorj le , il s'agit d'un jeune homme de 20 ans ayant été en contact avec un touriste italien infecté. Il est transporté à Bucarest le même jour[4].

Le , trois personnes sont déclarées guéries: un homme à dans le județ de Gorj et un homme et une femme à Timișoara.

Au , cinq personnes sont testées positives à Timișoara, Craiova, Cluj-Napoca et Iași.

Au , dix personnes sont en cours de traitement à Timișoara, Bucarest, Craiova, Cluj-Napoca, Galați et Iași. Beaucoup de ces personnes sont de retour d'Italie. Une première mesure de fermeture de classe d'un lycée sera prise lundi.

Au , une nouvelle personne est guérie. Il reste neuf personnes en cours de traitement à Timișoara, Bucarest, Craiova, Cluj-Napoca, Galați et Iași. La fermeture de classe n'est pas confirmée. Par contre, sont interdits à partir de ce jour et jusqu'au tous les rassemblements de plus de 1 000 personnes en plein air ou en milieu confiné.

Le , entrée en vigueur des mesures de confinement[5].

Au , sept décès[6].

Au , 12 décès[7].

Au , 26 décès au total[8].

La Roumanie est durement atteinte par la deuxième vague de Covid-19, enregistrant notamment 211 décès en vingt-quatre heures le . Le président du syndicat de personnel hospitalier Sanitas pour Bucarest explique début décembre que « le système est au bord de l’effondrement, tous les hôpitaux qui sont capables de traiter le Covid sont pleins »[3].

Réactions politiques[modifier | modifier le code]

Au , sont annoncés deux nouveaux cas. Des mesures restrictives sont prises :

  • fermeture de toutes les écoles et crèches du 11 au (certaines universités répercutent aussi cette décision) ;
  • suspension de tous les transports routiers ou ferroviaires vers ou depuis l'Italie jusqu'au .

Le jeudi , le ministre de la Santé Victor Costache démissionne en invoquant des raisons personnelles et professionnelles. Il avait été mis en cause pour sa gestion de l'épidémie[9].

À partir du mercredi , les bars et restaurants voient leurs activités réduites. Ceux-ci ne pourront servir leurs clients qu'en terrasse avec un maximum de quatre personnes par table. Plusieurs villages et une ville sont placés en quarantaine[10].

Le centre européen de prévention et de contrôle des maladies fait part de sa grande inquiétude concernant sept pays, dont la Roumanie, en raison d'une proportion plus élevée du nombre de cas graves et d'hospitalisations[11]. Actuellement, la Roumanie exécute 25 000 tests par jour et cible les patients présentant des symptômes, ce qui est jugé insuffisant[11].

Les rassemblements de plus de cinquante personnes sont interdits.

Le président roumain Klaus Iohannis annonce le jeudi de nouvelles restrictions. Un couvre-feu nocturne est instauré, les cours seront suivis uniquement à distance et le port du masque sera obligatoire à l'extérieur. Le télétravail est fortement encouragé. Les fêtes publiques ou privées sont interdites.[12]

Conséquences économiques[modifier | modifier le code]

Des fermes néerlandaises pratiquant l'élevage de visons se délocalisent en Roumanie à partir de l'été 2020. Les éleveurs ont été confrontés aux Pays-Bas à l’élimination ou à l’arrêt de leur production en raison de la transmission du coronavirus des visons aux humains avec le risque de faire apparaitre des variantes du virus susceptibles de compromettre l’efficacité des vaccins[13].

Corruption[modifier | modifier le code]

Le gouvernement roumain, alors dirigé par le Parti national libéral (PNL), décide en de confier à Adrian Ionel, le directeur de l’entreprise publique Unifarm, la mission de remédier au manque de matériel médical et 230 millions d’euros à dépenser à sa discrétion. Il est en décembre poursuivi pour abus de fonction et détournement de fonds[14].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d « Coronavirus Update (Live) - Worldometer », sur www.worldometers.info.
  2. (ro) « Repartizarea cazurilor de COVID-19 pe județe. Suceava se apropie de 2.000 de infecții. Harghita, Gorj și Olt, cele mai puține cazuri », sur www.digi24.ro, (consulté le 17 avril 2020).
  3. a et b « En Roumanie, des élections sur fond de coronavirus et de misère des hôpitaux », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  4. (ro) Alina Neagu, « Primul caz de infecție cu coronavirus, confirmat oficial în România: Un bărbat din Gorj ce a intrat în contact cu italianul care a vizitat recent țara noastră », sur Hotnews.ro, (consulté le 22 mars 2020).
  5. (ro) I. H., « Coronavirus în România: De la ora 22.00, intră în vigoare restricțiile de circulație în afara locuinței / Ce documente trebuie să avem la noi », sur Hotnews.ro, (consulté le 23 mars 2020).
  6. (ro) Alina Neagu, « Cum au murit primii 7 români uciși de coronavirus: Au fost testați cu întârziere pentru COVID 19, din cauză că nu îndeplineau criteriile de testare stabilite de autorități », sur Hotnews.ro, (consulté le 23 mars 2020).
  7. (ro) « Coronavirus România: 12 decedați », sur Hotnews.ro, (consulté le 24 mars 2020).
  8. (ro) R. M., « Coronavirus în România: Numărul deceselor a ajuns la 26. Ultimul pacient decedat, un bărbat de 65 de ani, din Timiș », sur Hotnews.ro, (consulté le 27 mars 2020).
  9. « Roumanie: critiqué, le ministre de la Santé démissionne en pleine crise du coronavirus », sur RTBF Info, (consulté le 14 novembre 2020)
  10. « Coronavirus: nouvelles restrictions en Roumanie après la flambée de cas », sur Le Figaro.fr, (consulté le 14 novembre 2020)
  11. a et b « Covid : "grande inquiétude" en Roumanie », sur euronews, (consulté le 14 novembre 2020)
  12. « Covid-19 : couvre-feu, écoles fermées et télétravail pour endiguer la pandémie en Roumanie », sur Le Figaro.fr, (consulté le 12 novembre 2020).
  13. « Malgré les risques de Covid, les États rechignent à arrêter l'élevage de visons », sur Reporterre,
  14. « Covid-19 en Roumanie : Unifarm, symbole de la gestion corrompue de la crise sanitaire », sur Le Courrier des Balkans,

Liens externes[modifier | modifier le code]