Pandémie de Covid-19 au Pérou

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Pandémie de Covid-19 au Pérou
COVID-19 Outbreak Cases in Peru.svg
Départements avec cas confirmés de coronavirus.
COVID-19 pandemic in Peru by provinces.svg
Carte des provinces avec des cas confirmés de coronavirus (SARS-CoV-2)
Maladie
Agent infectieux
Origine
Localisation
Coordonnées
Premier cas
Date d'arrivée
Depuis le (1 an, 2 mois et 6 jours)
Site web
Bilan
Cas confirmés
1 791 998 ()[1]
Cas soignés
1 688 091 ()[1]
Hospitalisations
4 929 ()[2]Voir et modifier les données sur Wikidata
Morts
61 101 ()[1]

La pandémie de Covid-19 au Pérou est une crise sanitaire majeure liée à la maladie à coronavirus 2019 et à son agent pathogène : le SARS-CoV-2. Elle débute au Pérou le lorsqu'un un premier cas est confirmé par les autorités.

Le Pérou est après le Brésil le second pays le plus touché par la pandémie en Amérique latine ; et le plus touché par nombre d'habitants. Au , plus de 17 000 décès et 366 000 cas d'infection sont recensés[3]. Les autorités sont cependant soupçonnées de sous-estimer le nombre de morts, lequel s'élèverait, en juillet, à plus de 44 000 selon la presse[3].

Au 2021, le pays compte officiellement près de 1 800 000 cas de contamination et plus de 60 000 morts. Le nombre réel de victimes pourrait être trois fois plus élevé selon d'autres estimations, soit 164 600 morts[4].

Nombre de cas (bleu) et nombre de morts (rouge) en échelle logarithmique.

Chronologie[modifier | modifier le code]

Le premier cas est confirmé par les autorités le  : il s'agit d'un homme de 25 ans ayant séjourné en Espagne, en France et en Tchéquie[5]. Le , l'état de siège et la fermeture des frontières sont déclarés à cause de la pandémie, ce qui bloque au Pérou toutes les personnes qui s'y trouvent, y compris les étrangers souhaitant retourner dans leurs pays[6]. Le , la ministre de la Santé Elizabeth Hinostroza démissionne[7]. Le , démission surprise du ministre de l'intérieur Carlos Moran, probablement à cause du fort nombre de policiers infectés (1300 sur un total de 140 000)[7]. À cette date, il y avait 21 648 cas confirmés de covid-19 et 634 décès qui y étaient liés au Pérou[7].

Iquitos, une ville de près de 500 000 habitants située dans la forêt amazonienne, compte parmi les villes d’Amérique latine les plus durement touchées, avec Guayaquil (Équateur), Manaus (Brésil) et Tijuana (Mexique)[8].

Cinq ministres de la Santé se sont succédé entre et [9].

Le Pérou fait face à partir de janvier 2021 à une deuxième vague de contaminations plus virulente que la première. Les malades, que les hôpitaux n’ont plus la capacité de prendre en charge, sont contraints de s’automédiquer chez eux. De grandes files d’attente constituées de proches de patients se forment devant des fournisseurs d’oxygène. Il manquerait 100 tonnes d’oxygène par jour pour couvrir les besoins[4].

Gestion de la pandémie[modifier | modifier le code]

Difficultés préalables[modifier | modifier le code]

Avant même d'être atteint par la pandémie de Covid-19, le Pérou devait affronter une épidémie de dengue depuis , qui reste en cours durant la pandémie.

Le Pérou est l'un des pays où les investissements dans le secteur de la santé sont les plus faibles, avec moins de 5 % du PIB investi par an. Les hôpitaux ne sont pas en mesure de faire face à la crise sanitaire[8]. « Nous vivons une situation dramatique, certains hôpitaux d’Amazonie ou du nord du Pérou se sont totalement effondrés. Il manque de l’oxygène, des lits, des médecins… », déclare, en mai, Ciro Maguiña Vargas, médecin infectiologue de l’université Cayetano-Heredia de Lima et vice-président du Collège médical du Pérou[10].

Les communautés indigènes se trouvent généralement sans accès aux hôpitaux et délaissées par l’État, ce qui les conduit à s'en remettre aux plantes médicinales dont l'efficacité est incertaine[11].

Dans un pays où près de 70 % de la population travaille dans l’économie informelle (ensemble d’activités économiques qui échappe à la régulation de l’État et ne bénéficie donc d’aucune protection sociale ni de conditions de travail normalisées), de nombreuses personnes ne peuvent cesser le travail sans basculer dans la pauvreté[12].

Confinement[modifier | modifier le code]

Depuis l'instauration du confinement le , 40 % des Péruviens ont perdu tout revenu. La pauvreté et la faim poussent de nombreux habitants de la capitale, Lima, à tenter de retourner dans leur région d'origine, mais au risque de contribuer à propager l'épidémie. Près de 170 000 personnes dorment dans les rues en attendant leur retour et en mendiant de la nourriture. Le pays connaît également les prémices d'une crise alimentaire[8]. Plusieurs zones de la capitale n’ont plus accès à l’eau potable, ou subissent de sévères restrictions d’approvisionnement[12].

Les autorités sont accusées de mauvaise gestion et la popularité du président Martin Vizcarra en pâtit[13].

Traitements[modifier | modifier le code]

Le docteur Gustavo Aguirre Chang promeut l’ivermectine depuis le début[14]. Ensuite il a proposé d’y associer la doxycycline ou l’azithromycine en prise précoce. Il associe également la bromhexine[15].

Vaccination[modifier | modifier le code]

Le président Martin Vizcarra bénéficie secrètement d'une vaccination dès [9]. Le Pérou a acheté 38 millions de doses du vaccin Sinopharm, 20 millions du vaccin Pfizer-BioNTech, il doit recevoir 14 millions de doses du vaccin AstraZeneca et 13 millions de doses par le dispositif Covax de l'OMS. La campagne commence début février avec le vaccin Sinopharm[16].

Problèmes sociaux[modifier | modifier le code]

Mutineries dans les prisons[modifier | modifier le code]

Trois détenus sont tués le lors d'une mutinerie dans une prison de Lima dans laquelle il y avait des personnes atteintes de la maladie à coronavirus 2019. Les prisonniers avaient mis le feu à des matelas pour protester contre le refus de libérer des détenus vulnérables dans un établissement vétuste et surpeuplé, où ils ne peuvent pas recevoir des soins corrects. Les prisonniers ont été tués lors d'un assaut de la police[17].

Affrontements entre indigènes et policiers[modifier | modifier le code]

Au moins trois indigènes sont tués lors d’affrontements avec la police sur un site pétrolier le 9 aout. Plusieurs dizaines d'indigènes avaient tenté de s’emparer d’un campement de la compagnie pétrolière canadienne PetroTal à Bretaña, dans la région de Loreto (nord-est), reprochant à celle-ci des fuites de pétrole à répétition et accusant le gouvernement de les avoir abandonnés face à l’épidémie de Covid-19[18].

Bousculade du 22 août 2020[modifier | modifier le code]

Le , la police intervient dans une discothèque de Lima, où se tenait une fête d'anniversaire à laquelle participaient environ 120 personnes, malgré le couvre-feu[19]. L'arrivée des policiers déclenche une bousculade, dans laquelle 13 personnes (12 femmes et un homme participants à la fête) meurent, et où six sont blessées (trois fêtards et trois policiers)[19]. Selon les autorités, la seule arrivée des policiers a provoqué le mouvement de panique, mais selon certains témoins du gaz lacrymogène a été tirés, ce qui aurait été le vrai déclencheur de la bousculade[19]. La ministre péruvienne des femmes, Rosario Sasieta, s’est rendue sur place et dans les hôpitaux, et a réclamé « la sanction maximale pour les propriétaires de la discothèque, qui sont responsables en réalité » de cette tragédie[19].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Coronavirus Update (Live) - Worldometer », sur www.worldometers.info.
  2. « https://www.gob.pe/institucion/minsa/noticias/314348-minsa-casos-confirmados-por-coronavirus-covid-19-ascienden-a-932-650-en-el-peru-comunicado-n-305 »
  3. a et b « Coronavirus: le Pérou passe le cap des 17.000 morts après un bilan révisé à la hausse », sur Le Figaro.fr,
  4. a et b « Covid-19 : au Pérou, « le virus se répand de manière incontrôlable » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  5. (pt) « Peru confirma 1º caso de novo coronavírus », sur globo.com,
  6. (es) César Arellano García, « Cientos de mexicanos permanecen varados en Lima por Covid-19 », sur jornada.com.mx, La Jornada, (consulté le 23 mars 2020)
  7. a b et c « Pérou: démission du ministre de l'Intérieur en pleine crise du coronavirus », sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le 24 avril 2020)
  8. a b et c « Au Pérou, les habitants ont peur de sombrer dans la pauvreté avec le crise du Covid-19 », sur Actu Latino,
  9. a et b « Covid-19 au Pérou: l'ancien président, Martin Vizcarra, vacciné en secret dès octobre 2020 », sur RFI,
  10. « « Les gens ont été obligés de sortir, poussés par la faim » : le Pérou englué dans la crise due au coronavirus », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  11. « Au Pérou, les plantes médicinales aident à lutter contre le Covid-19 », sur Reporterre, le quotidien de l'écologie,
  12. a et b « Pérou, Amazonie : la crise du Covid-19 creuse les inégalités », sur CCFD-Terre Solidaire,
  13. « Coronavirus: les autorités accusées de mauvaise gestion dans le sud du Pérou », sur RFI,
  14. https://www.researchgate.net/publication/343683169_INCLUSION_OF_IVERMECTIN_IN_THE_FIRST_LINE_OF_THERAPEUTIC_ACTION_FOR_COVID-19_A_very_significant_decrease_in_the_Mortality_Rate_is_reported_with_its_use
  15. https://www.quora.com/profile/Gustavo-A-Aguirre-Chang
  16. https://www.lefigaro.fr/flash-actu/covid-19-le-perou-lance-sa-campagne-de-vaccination-20210209
  17. « Mutinerie dans une prison au Pérou: trois morts », sur Le Figaro.fr,
  18. « Pérou. Au moins trois indigènes tués lors d’affrontements avec la police sur un site pétrolier », sur ouest-france.fr,
  19. a b c et d « « Mon amie est morte dans mes bras » : à Lima, treize morts lors d’une soirée d’anniversaire interdite par le couvre-feu », sur lemonde.fr, (consulté le 23 août 2020)