Pandémie de Covid-19 en Bolivie

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Pandémie de Covid-19 en Bolivie
COVID-19-Bolivia-log.svg
Nombre de cas déclarés (bleu) et décès (rouge) en échelle logarithmique. Les différences quotidiennes sont indiquées en pointillés.
Maladie
Agent infectieux
Origine
Localisation
Coordonnées
Premier cas
départements d'Oruro et de Santa Cruz
Date d'arrivée
Depuis le
Bilan
Cas confirmés
300 258 ()[1]
Cas soignés
247 961 ()[1]
Morts
12 885 ()[1]

La pandémie de Covid-19 est une crise sanitaire majeure provoquée par une maladie infectieuse émergente apparue fin 2019 en Chine continentale, la maladie à coronavirus 2019, dont l'agent pathogène est le SARS-CoV-2. Ce virus est à l'origine d'une pandémie[note 1], déclarée le par l'Organisation mondiale de la santé. En Bolivie, les premiers cas sont confirmés le dans les départements d'Oruro et de Santa Cruz.

Le pays compte, au , quelque 48 187 cas recensés de Covid-19, et 1 807 décès[2]. Cependant, selon le réseau ecclésial panamazonien, « ce sont des chiffres irréels, sous-estimés, car en réalité, seuls quelques prélèvements sont effectués et uniquement sur des personnes dont les symptômes sont confirmés »[3]. Fin , le pays présente plus de 200 000 contaminations de Covid-19 et près de 10 000 morts[4].

Au , 106 065 cas sont confirmés, dont 4 365 décès[5]. Le pays est en octobre l'un de ceux présentant le plus fort taux de mortalité avec officiellement 72 morts pour 100 000 habitants[6].

Mesures gouvernementales[modifier | modifier le code]

Mesures politiques[modifier | modifier le code]

La présidente par intérim, Jeanine Añez, publie le un décret restreignant encore davantage la liberté de la presse dans le pays[7]. Toute personne produisant une information écrite ou imprimée semant le doute quant au Covid-19 pourra être condamnée à une peine allant jusqu'à dix ans de prison. Les associations de la presse bolivienne ont réclamé la suppression du décret, qui introduit selon elles « une restriction sévère et inconstitutionnelle en pénalisant le droit fondamental à la liberté d'expression ». Le journaliste et avocat Andres Gomez note que le décret constitue « un grave risque » pour la liberté d'expression « car il pénalise l'information, non la désinformation ». Le Mouvement vers le socialisme, principale formation d'opposition, a également dénoncé une violation de la liberté d'expression, de même que les ONG Amnesty International et Human Rights Watch, et la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH)[8].

Les mesures de quarantaine prises pour contenir la pandémie laissent le champ libre aux trafiquants de drogue et aux propriétaires terriens, dénonce le réseau ecclésial panamazonien. Les premiers poursuivent leurs activités illégales, les seconds continuent de détruire la forêt amazonienne en faveur de l'élevage et de l'agriculture, provoquant des incendies[3].

Les autorités boliviennes empêchent le retour de centaines de Boliviens voulant quitter le Chili. Ces ressortissants boliviens sont bloqués dans la localité frontalière de Colchane, où il n'y a pour eux ni vivres ni hébergement, a souligné le ministère chilien des Affaires étrangères[9].

Mesures sociales[modifier | modifier le code]

Les peuples indigènes sont particulièrement touchés par la pandémie, alors que les autorités restent peu actives pour leur venir en aide[10].

Pour faire face aux conséquences économiques causées par la pandémie, le gouvernement par intérim mobilise 600 millions de dollars issus des fonds publics pour rembourser les dettes de grandes entreprises privées (dont l’un des principaux bénéficiaires est le ministre de l’Économie Branko Marinkovic)[11].

La Bolivie change de gouvernement à l'issue de l'élection présidentielle d'octobre 2020. Le nouveau président, Luis Arce, met en place des « bons contre la faim » pour répondre à l'urgence sociale. La pension des personnes âgées est revalorisée de 3,38 %[12].

Mesures médicales[modifier | modifier le code]

Limites du système de santé[modifier | modifier le code]

Le système de santé bolivien est jugé extrêmement précaire. Il manque du personnel médical spécialisé, du matériel – notamment des ventilateurs – et des unités de soins intensifs. Des médecins ont protesté dans plusieurs villes contre le manque d'équipement de protection, notamment dans la région de Santa Cruz. Plusieurs médecins ont menacé de démissionner collégialement[13].

Médicaments[modifier | modifier le code]

En mai 2020 la Bolivie autorise l'emploi de l'ivermectine, sous la responsabilité du médecin prescripteur[14].

Vaccination[modifier | modifier le code]

Le président bolivien annonce en janvier l'acquisition de 5,2 millions de doses du vaccin Spoutnik V d'ici la fin du mois de mai[15].

Protestations et affaires de corruption[modifier | modifier le code]

Après les mouvements urbains de protestation partis de Cochabamba et d'El Alto, près de La Paz, les syndicats paysans dressent le des barrages routiers dans tout le pays pour réclamer l'assouplissement du confinement afin de permettre la reprise des activités professionnelles et la tenue, au plus tard au mois d'août, de l'élection présidentielle initialement prévue le . La présidente Jeanine Añez exerce le pouvoir depuis sans avoir été élue[16]. Le ministre adjoint de l'Intérieur, Javier Isa, a accusé le Mouvement vers le socialisme (MAS) d'orchestrer ces manifestations : « Ils n'ont aucune revendication sociale, c'est un prétexte pour que le MAS déstabilise le pays. Il a été déterminé que tous ces mouvements sont financés par le MAS qui est à l'origine » des protestations, a-t-il affirmé[16].

Le ministre de la Santé, Marcelo Navajas, impliqué dans une affaire présumée de corruption, est arrêté le . L'affaire porte sur l'achat de 179 respirateurs à une entreprise espagnole pour un montant de près de 5 millions de dollars, au prix unitaire de 28 000 dollars, pour des appareils habituellement facturés 10 000 dollars par cette société. En outre, ces appareils ne sont pas adaptés aux services de réanimation des hôpitaux boliviens[17].

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Cette pandémie affecte tous les continents, hormis l'Antarctique.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) « Coronavirus Update (Live) - Worldometer », sur www.worldometers.info.
  2. Amanda Chaparro, « Bolivie : la présidente par intérim Jeanine Añez testée à son tour positive au Covid-19 », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  3. a et b « Covid-19 : conséquences néfastes en Bolivie - Vatican News », sur www.vaticannews.va,
  4. « Coronavirus. La Bolivie dépasse le seuil des 200 000 cas et se rapproche des 10 000 morts », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  5. (es) « Bolivia. La crisis económica más fuerte de los últimos 40 años », sur Resumen Latinoamericano,
  6. « Covid-19 : 8 millions de cas aux Etats-Unis, nombreux morts en Belgique et en Espagne », sur Capital.fr,
  7. « Bolivie: sur fond de coronavirus, la présidente par intérim critiquée de toutes parts », sur RFI,
  8. Le Figaro avec AFP, « Bolivie: la désinformation sur le coronavirus sévèrement punie », sur Le Figaro.fr,
  9. « Coronavirus au Chili. Des centaines de Boliviens refusés par leur propre pays », sur Ouest-France.fr,
  10. Alice Campaignolle, « En Bolivie, les indigènes frappés par le Covid-19 », sur Le Figaro.fr,
  11. « Elections en Bolivie : l’enjeu de la démocratie », sur Libération.fr,
  12. « Bolivie. Luis Arce veut « démanteler l’échafaudage néolibéral » », sur L'Humanité,
  13. « La crise sanitaire ravive les tensions politiques en Bolivie », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  14. https://www.sciencesetavenir.fr/sante/la-bolivie-autorise-un-antiparasitaire-dans-le-traitement-du-covid-19_144298
  15. « Vaccin : la Bolivie enregistre le vaccin russe Spoutnik V et va en acquérir 5,2 millions de doses », sur RT en Français,
  16. a et b Le Figaro avec AFP, « Bolivie: les protestations contre le gouvernement se multiplient », sur Le Figaro.fr,
  17. « L'autoproclamé pouvoir bolivien cerné par les scandales », sur L'Humanité,