Incel

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La sous-culture incel (néologisme et mot-valise de langue anglaise pour involuntary celibate, célibataire involontaire en français) désigne des communautés en ligne misogynes dont les membres se définissent comme étant incapables de trouver une partenaire amoureuse ou sexuelle, état qu'ils décrivent comme célibat involontaire ou inceldom. Ceux qui se proclament incels sont presque exclusivement des hommes hétérosexuels[1]. Généralement, les femmes incels sont appelées Femcels[2],[3],[4].

Les discussions dans les forums incel sont caractérisées par le ressentiment, l'appitoyement de soi, la misogynie, la misanthropie, la promotion de la violence contre les femmes et les hommes épanouis sur le plan sexuel, et le sentiment que le sexe leur est dû[1]. Le Southern Poverty Law Center a décrit cette sous-culture comme « faisant partie de l'écosystème du suprémacisme masculin en ligne »[5] et des incels ont commis plusieurs tueries de masse en Amérique du Nord et en Europe.

Terminologie[modifier | modifier le code]

Les termes anglais « incel » et « involuntary celibacy » ont été créés en 1993, puis ont été utilisés par une publication scientifique en 2001. Ils désignent alors les individus qui sont célibataires malgré eux, sans sous-entendu de misogynie. Les forums incels sont ensuite gagnés par une idéologie misogyne[6], qui est révélée au grand public par la tuerie d'Isla Vista en 2014[7]. Dans son usage actuel, le terme « incel » désigne les groupes partageant cette idéologie[8],[9].

Création[modifier | modifier le code]

Les termes « incel » et « involuntary celibacy » auraient été inventés par une étudiante canadienne bisexuelle anonyme sous le pseudonyme d'« Alana », issue de la ville ontarienne de Toronto en 1997, lorsqu'elle a créé un réseau et un site Web afin de discuter de son inactivité sexuelle avec d'autres personnes[10],[11],[12],[13]. Le site web, intitulé « Alana's Involuntary Celibacy Project »[11], contracté d'abord en invcel puis par la suite incel, vise à offrir un soutien aux personnes qui éprouvent des difficultés à établir des relations affectives. Le site est initialement conçu de façon inclusive et le terme invcel, contraction de «involuntary celibacy» se veut sans jugement de valeur par rapport aux normes de genre. Apportant des réflexions sur la difficulté pour certaines personnes de s'intégrer socialement. Alana parvient à trouver une harmonie dans ses relations suite à cette initiative et cède le site à un inconnu[14].

Après la tuerie d'Isla Vista de 2014, elle a écrit : « Comme un scientifique qui a inventé quelque chose qui a fini par devenir une arme de guerre, je ne peux pas désinventer ce mot, ni le restreindre aux gens plus gentils qui en ont besoin. »[15]

Utilisation académique[modifier | modifier le code]

Un article paru en 2001 dans le Journal of Sex Research (en) ayant étudié un forum en ligne incel définissait le terme « célibataire involontaire » (« involuntary celibate ») comme une personne qui souhaite avoir des relations sexuelles mais qui n'a pas été capable de trouver un partenaire consentant au cours des six derniers mois. Notant que le choix de six mois est arbitraire, les chercheurs ont conclu que « pour ce projet, l'important est de savoir si la personne se définit ou non comme un célibataire involontaire »[16]. D'autres définitions ne correspondent pas à une durée précise[17]. Le terme englobait alors également les personnes qui étaient dans des mariages sans sexe (en) ou d'autres relations, mais qui souhaitaient devenir sexuellement actives[16]. Les chercheurs ont distingué le célibat involontaire de l'asexualité et de l'abstinence sexuelle volontaire[16]. Dans ces communautés en ligne, le terme « célibat involontaire » ou « incel » est utilisé simultanément avec d'autres termes, tels que « love-shy » (littéralement « timide en amour », une anxiété sociale ou timidité excessive empêchant le succès amoureux)[18],[19]. L'autrice allemande Maja Roedenbeck Schaefer utilise le terme anglais « Absolute Beginner » (« débutant absolu »)[20].

Utilisation actuelle[modifier | modifier le code]

En 2017, le terme incel pouvait encore inclure les communautés non misogynes d'hommes célibataires involontaires[21]. Dans l'usage actuel, en particulier depuis la tuerie de Toronto d', dont l'auteur se réclame de la « rébellion incel »[22], le terme désigne principalement les communautés misogynes extrémistes qui se désignent sous le nom d'incels, et dont se sont inspirés plusieurs meurtriers de masse[23],[9],[24],[25]. Selon le New York Times, l'idéologie incel est une adaptation de l'idée de « suprématie masculine »[26], une idéologie que le Southern Poverty Law Center a commencé à inclure dans sa liste de groupes animés par la haine[27]. Certaines communautés en ligne utilisent des termes plus spécifiques pour qualifier certains types d'incels, comme « truecel » pour quelqu'un qui n'a jamais eu d'intimité physique, « mentalcel » pour quelqu'un dont le célibat involontaire est causé par un problème de santé mentale, ou « fakecel » pour quelqu'un qui fait semblant d'être incel[28].

Alana, qui a forgé le terme dans les années 1990 pour un usage d'entraide en ligne, fait part de son désarroi après l'attentat de 2018, confiant se sentir comme « le scientifique qui a découvert la fission nucléaire et découvre ensuite qu'elle est utilisée comme une arme de guerre »[12].

Profil des incels[modifier | modifier le code]

Les personnes se déclarant Incels sont presque exclusivement des hommes hétérosexuels[29]. Ils sont décrits comme des personnes plutôt jeunes[30],[31]. Principalement implantés aux États-Unis, les incels se comptent par centaines de milliers selon certains auteurs[32].

Groupes ethniques et racisme[modifier | modifier le code]

Si la majorité des incels sont blancs d'après le Washington Post[33], les minorités ethniques sont aussi représentées[34]. Le racisme influence souvent l'idéologie incel, de façon différente selon les individus. Certains incels estiment que leur appartenance ethnique, en particulier asiatique, est la cause de leur sort et qu'ils sont victimes de racisme. Le tueur d'Isla Vista Elliott Rodger, qui était métis euro-asiatique, fantasmait sur la blancheur et jalousait les succès amoureux des « inférieurs » asiatiques, mexicains et noirs. Certains incels sont aussi des suprémacistes blancs et recherchent une alliance entre les deux groupes[34].

Femmes[modifier | modifier le code]

Comme susmentionné, le tout premier site Web incel, Alana's Involuntary Celibacy Project, était inclusif, n'excluant aucun des deux sexes[35]. Il existait des forums incel spécifiques aux femmes sur Reddit, tels que /r/Femcels et /r/TruFemcels (aujourd'hui bannies)[13],[36],[4].

Néanmoins, il y a un désaccord dans les communautés incel en ligne sur la question de savoir si les femmes peuvent être incels, certaines communautés affirmant que les incels masculins sont nettement plus nombreux que les incels féminins[37], d'autres communautés prétendent que seules les femmes ayant une déformation physique peuvent être incels[38], certaines soutiennent que seules les femmes peu attrayantes appartenant au «percentile inférieur en termes d'apparence» peuvent être incels[39] tandis que plusieurs autres affirment clairement qu'il est impossible pour les femmes d'être des incels[40]. Selon l'Anti-Defamation League, la majorité des incels ne croient pas que les femmes peuvent être des incels[41].

Les femmes qui s'identifient comme incels partagent certaines similitudes avec leurs homologues masculins, telles que la conviction que l'apparence physique est le facteur le plus important pour trouver un partenaire. D'une autre manière, les femcels ont tendance à être différentes ; par exemple, selon la journaliste Isabelle Kohn, plutôt que d'être en colère contre les hommes qui les rejettent, elles sympathisent avec les hommes (Friendzone) pour ne pas vouloir sortir avec eux. Kohn note la tendance des incels féminins à tourner leur rage vers l'intérieur, plutôt que vers l'extérieur comme les hommes incels[4].

La journaliste Titiou Lecoq explique que les femcels dénoncent également le fait d'être pénalisées dans leur vie quotidienne car elles ont peu d'amis, certaines prétendent avoir été ignorées par les professeurs pendant leurs études, elles prétendent obtenir moins de promotions au travail que les « Stacy », elles se sentent moins respectées, ou même ignorées dans l'espace public.[2].

En février 2020, Kohn a écrit qu'elle pouvait trouver des «montagnes» d'articles universitaires sur les incels masculins, mais aucun sur les incels féminins. Elle avance que l'hypothèse selon laquelle les femcels n'existent pas ajoute à leur douleur[4].

La journaliste Arwa Mahdawi a émis l'hypothèse que le fait que les femcels ne se livrent pas à des déchaînements violents comme certains incels masculins est la raison la plus évidente pour laquelle les femcels n'ont pas reçu beaucoup d'attention dans les médias de masse[42].

Selon les journalistes, hormis les communautés incels féminines elles-mêmes, peu de gens croient que les femmes peuvent réellement vivre le célibat involontaire[43]. Selon Arwa Mahdawi, l'idée que les hommes «ont besoin» de sexe et que les femmes s'y soumettent, est profondément ancrée ; beaucoup d'incels semblent penser que les femcels sont simplement «des femmes habilitées qui jouent la victime à obtenir la sympathie et l'attention des hommes mais refusent d'abaisser leurs exigences»[42]. Certains incels féminins croient qu'elles pourraient avoir des relations sexuelles occasionnelles , mais craignent que ce ne soit seulement des hommes qui abuseraient d'elles et/ou ne les respecteraient pas[4],[43].

Psychologie[modifier | modifier le code]

Le célibat involontaire n'est pas en soi une pathologie médicale ni psychologique ; toutefois, ceux qui se désignent comme Incels comptent dans leurs rangs des individus atteints de handicap physique ou d'altérations psychologiques[18]. Une étude menée par l'université de Géorgie en 2001 relève que les personnes se qualifiant d'incels ont tendance à éprouver frustration, dépression et colère, quels que soient les motifs de leur célibat involontaire. D'après ces chercheurs, le célibat involontaire est souvent associé à la dépression, au neuroticisme, à l'anxiété et aux troubles de l'autisme[16],[18].

Communautés en ligne[modifier | modifier le code]

Le discours misogyne et violent[23],[9],[25],[24] des communautés Incel a conduit à de nombreuses interdictions de sites Web et d'hébergeurs. Le subreddit /r/incels était connu comme un site où les hommes accusaient les femmes d'être la cause de leur célibat involontaire, prônant parfois le viol ou d'autres formes de violence ; les participants étaient généralement misogynes et souvent racistes[9],[44]. Les membres du groupe ont décrit les femmes comme étant des « femoïdes » (« femoids ») ou des « Stacys » (désignant les femmes désirables mais superficielles) ou « Beckys » (désignant les femmes moins attirantes) ; les hommes ayant facilement des rapports sexuels étant désignés comme des « Chads »[9],[45]. Une membre prétendant être une femme a créé un post intitulé « question générale sur la façon dont les violeurs se font prendre », affirmant qu'elle voulait savoir comment une femme droguée et violée remonterait la piste pour « trouver son violeur »[9],[46].[pas clair] D'autres ont glorifié Elliot Rodger, l'auteur de la tuerie d'Isla Vista en 2014[46].

Le , Reddit a annoncé une nouvelle politique interdisant « les contenus qui encouragent, glorifient, incitent ou appellent à la violence ou à des préjudices physiques contre un individu ou un groupe de personnes »[44]. Le de la même année, le subreddit /r/incels a été interdit pour avoir enfreint cette politique. Au moment de l'interdiction, la communauté comptait environ 40 000 membres[47].

Les communautés Incel continuent d'exister sur des plateformes moins strictes quant aux contenus, comme Voat (en)[48] et le forum /r9k/ sur 4chan[18]. Ces communautés se recoupent souvent avec des sujets tels que l'art de la séduction et l'activisme pour les droits des hommes[6],[49].

Tueries de masse[modifier | modifier le code]

Il y a eu plusieurs tueries de masse commises par des hommes qui se sont déclarés incel, ou dont les déclarations s'alignent sur cette idéologie[50],[51].

La tuerie d'Isla Vista en 2014 a attiré l'attention sur ces groupes et en particulier sur la misogynie et la glorification de la violence qui sous-tendent de nombreuses communautés incel. L'auteur, Elliot Rodger, s'est déclaré incel et il a laissé derrière lui un manifeste de 137 pages ainsi que des vidéos sur YouTube discutant de la façon dont il voulait se venger d'avoir été rejeté par les femmes[52],[53],[54]. Il avait été un membre actif d'une communauté incel appelée PUAHate (abréviation de « pickup artist hate »), et l'avait mentionné plusieurs fois dans son manifeste[49],[55],[7].

L'auteur de la fusillade dans le canton de Collier en 2009 (en), George Sodini, a été glorifié par certaines communautés incel[49]. Bien que le forum où Elliot Rodger a été actif, PUAHate, ait fermé peu de temps après son attaque, Rodger est devenu une sorte de martyr pour d'autres communautés incel et pour certaines communautés nées par la suite[7],[56],[5]. Après la fusillade de Las Vegas d' par un homme dont le mobile n'est pas clair[pas clair], certains membres de la communauté Incel ont célébré le tireur, qu'ils considéraient comme un héros s'attaquant aux « normies »[5], c'est-à-dire aux personnes ayant une vie amoureuse normale. La tendance se poursuit depuis. Sur le réseau social Facebook, le masculiniste Alek Minassian, par exemple, a affiché son adhésion à l'idéologie incel, avant de tuer dix passants, le , dans une rue de Toronto[8],[57]. Après les meurtres, une affiche sur un site Web créé pour remplacer /r/incels déclarait, à propos de Minassian : « J'espère que ce type a écrit un manifeste parce qu'il pourrait être notre prochain nouveau saint »[5]. Le terme « Incel Rebellion » est parfois utilisé de manière interchangeable avec le terme « Beta Uprising » (« bêta » par opposition au stéréotype du « mâle alpha »), qui correspond à une réponse violente à la privation sexuelle perçue par les incels[58].

Liste des attaques et tueries inspirées par le mouvement incel[modifier | modifier le code]

Date Lieu Pays Description Article principal
Isla Vista, Californie États-Unis Elliot Rodger, 22 ans, a tué 6 personnes et en a blessé 14 autres près du campus de l'université de Californie à Santa Barbara avant de se suicider. Il a laissé un long manifeste et des vidéos YouTube détaillant sa haine pour les femmes et son célibat involontaire[54],[53]. Tuerie d'Isla Vista
Roseburg, Oregon États-Unis Chris Harper-Mercer, 26 ans, a tué 9 personnes et en a blessé 8 autres sur le campus du Umpqua Community College avant de se suicider. Il a laissé un manifeste sur les lieux, soulignant son intérêt pour d'autres meurtres de masse, sa colère de ne pas avoir de petite amie et son animosité envers le monde. Avant l'attaque, quand quelqu'un sur un forum avait spéculé qu'il « se réservait pour quelqu'un de spécial », Harper-Mercer avait répondu : « Involontairement. »[59],[6],[60]. Fusillade de l'Umpqua Community College
Toronto, Ontario Canada Un chauffeur de fourgonnette, soupçonné d'être Alek Minassian, âgé de 25 ans, a tué 10 personnes et en a blessé 14 autres. Minassian a été arrêté peu après l'attaque. Peu avant l'attaque, Minassian avait posté sur Facebook que « la rébellion incel a déjà commencé » et applaudi Elliot Rodger, l'attaquant revendiqué dans les meurtres d'Isla Vista en 2014[57],[26]. Attaque à la voiture-bélier du 23 avril 2018 à Toronto
Tallahassee, Floride États-Unis Scott Paul Beierle, 40 ans, a ouvert le feu sur plusieurs personnes dans une classe de yoga, tuant deux femmes et en blessant 4. Dans des vidéos Youtube postées en 2014, Beierle s'identifie à la communauté incel, se plaignant du rejet des femmes à son encontre et dénonçant les relations inter-ethniques. Beierle a également attaqué dans ses vidéos les afro-américains, les immigrants et les femmes. Fusillade de Tallahassee en 2018 (en)
Hanau, Land de Hesse Allemagne Tobias Rathjen, 43 ans, a ouvert le feu sur plusieurs personnes dans des bars à chicha, faisant dix morts et six blessés. Il se décrit comme un incel n'ayant jamais eu de relation avec une femme[61]. Fusillades de Hanau
Toronto, Ontario Canada Un suspect (non nommé car mineur) a poignardé une femme et blessé une autre dans un spa à Toronto. La police a déclaré que l'attaque était inspirée par le mouvement Incel[62]. Attaque du 24 février 2020 à Toronto
Glendale, Arizona États-Unis Un homme de 20 ans, Armando Junior Hernandez, est arrêté après avoir ouvert le feu avec un AR-15 dans une rue commerciale, blessant 3 personnes. Il déclare aux enquêteurs être un incel et avoir en particulier ciblé les couples[63].

Requalification terroriste au Canada[modifier | modifier le code]

Le 24 février 2020, un mineur de 17 ans attaque au couteau un salon de massage érotique à Toronto, ville où avait déjà eu lieu une autre tuerie de masse incel en 2018, tuant une femme et blessant deux autres personnes (une femme et un homme). L'enquête de la Gendarmerie royale du Canada démontre qu'il s'inspirait du mouvement misogyne « incel »[64]. Lors de la première comparution de l'accusé devant un tribunal (par vidéo-conférence à cause de la pandémie de covid-19) le 19 mai 2020 pour meurtre au premier degré et tentatives de meurtres, la justice canadienne requalifie les chefs d'accusation en activités terroristes[64], sur recommandation de la Gendarmerie royale et de la police de Toronto[65]. C'est la première fois au Canada qu'un incel fait face à un chef d’accusation de terrorisme[65].

Idéologie de la « pilule noire »[modifier | modifier le code]

Les croyances qui sont courantes dans les communautés incel, comme le fatalisme et le défaitisme pour les personnes peu attirantes, sont collectivement appelées la « pilule noire » (« black pill »)[66]. Beaucoup d'incels masculins croient aussi que la société moderne est gynocentrique et que les femmes sont prédisposées à l'hypergamie[67].

Le concept de la « pilule noire » distingue les incels du mouvement des droits des hommes et leur référence populaire à la pilule rouge, allusion au dilemme du film Matrix où le protagoniste doit choisir de rester dans un monde d'illusions (prendre la pilule bleue) ou de voir le monde tel qu'il est réellement (prendre la pilule rouge)[68]. Dans le contexte de l'activisme des droits des hommes, « prendre la pilule rouge » signifie voir un monde où les femmes détiennent le pouvoir sur les hommes[69]. Par comparaison, le psychothérapeute Sam Louie interprète la « pilule noire » comme signifiant : « Je vais désormais embrasser la violence, la haine et la misogynie »[70].

Le terme « pilule noire » a été inventé sur le blog Omega Virgin Revolt, prônant le découragement afin de distinguer les incels des communautés d'artistes de la séduction[71]. Selon un forum incel appelé /r/braincels (un subreddit lui aussi), quelqu'un qui a métaphoriquement « avalé la pilule noire »[70], a été « blackpilled »[72], ou LDAR (qui signifie « lay down and rot »)[48], est arrivé aux « réalisations réelles ou perçues socialement inexprimées qui viennent du fait d'être un incel de longue date »[73].

Notes et références[modifier | modifier le code]

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Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]