Infanterie

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Tableau représentant l'infanterie prussienne en 1745.

L'infanterie est l'ensemble des unités militaires qui combattent à pied, le soldat étant appelé fantassin. Le mot est emprunté de l'italien infanteria, dérivé de infante (« enfant ») qui prit au XIVe siècle le sens de « jeune soldat, fantassin ».

L'infanterie de marine désigne spécifiquement les troupes d'infanterie de la marine de guerre, habituellement embarquées à bord des navires. En France, ces troupes font partie de l'armée de terre.

L'infanterie de l'armée de terre peut être acheminée par divers moyens sur le lieu des combats depuis le XXe siècle :

  • les troupes de l'infanterie motorisée se déplacent et combattent à pied et sont transportées par des véhicules à roues (blindés ou non) sur le lieu de la bataille. Ils ne disposent pas de véhicules de transport blindés pour assurer leur progression ;
  • les troupes de l'infanterie mécanisée sont transportées par des véhicules de transport blindés chenillés et accompagnent la progression des blindés afin de réduire les nids de résistance qui entraveraient le passage des chars lourds ;
  • les troupes aéroportées et les unités parachutistes, entraînées pour effectuer des missions spéciales en terrain ennemi, sont transportées par voie aérienne (avions ou hélicoptères de transport de troupes et planeurs).

Elle se différencie traditionnellement de la cavalerie, même s'il a existé des unités d'infanterie montée, les troupes se déplaçant à cheval, mais combattant à pied.

À travers les âges[modifier | modifier le code]

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le terme apparaît au XVIe siècle, en Espagne. Il était courant de nommer les princes royaux (Infants) à la tête de ces groupes militaires, et les hommes sous leurs ordres en ont pris le nom d'« Infanteria »[Information douteuse] [?].

Évolution[modifier | modifier le code]

El Alamein 1942 – Infanterie de la British Army.

L'évolution du fantassin s'est faite par l'évolution de la technologie embarquée (armes à feu, équipement de protection, de camouflage) et les conditions de mise en œuvre (ordre serré, transport, unités motorisées).

Les évolutions les plus récentes pour les armées des pays développés consistent à intégrer des équipements électroniques permettant la coordination et la mise en œuvre dans des conditions de visibilité nulle : lunette infrarouge, fusil muni de caméra permettant de « tirer dans les coins »… Cela entraînant une nette augmentation du coût de formation et d'équipement des fantassins et, de facto, la diminution du nombre de soldats de « base » dans ces armées.

Antiquité[modifier | modifier le code]

Comparaison des différents types d'infanterie[modifier | modifier le code]

Comparaison des différents types d'infanterie[1]
Photo Système Charge Rayon d'action Vitesse de déplacement Approvisionnement quotidien
soldats australiens, 1945 Infanterie à pied 25 kg 40 km/jour 5 km/h 1,5 kg de rations
10 L d'eau
25thregiment bicycles.jpg Infanterie cycliste 35 kg 120 km/jour 16 km/h 1,5 kg de rations
10 L d'eau
gravure d'un dragon Infanterie montée 45 kg 160 km/jour 24 km/h Soldat : 1,5 kg de rations
10 L d'eau
Cheval : 18 kg de foin
68 L d'eau
Bundesarchiv Bild 101I-020-1281-36A, Russland, Süd, Motorrad mit Beiwagen.jpg Infanterie à moto 45 kg 480 km/jour 64 km/h 1,5 kg de rations
10 L d'eau
18 L d'essence
Djiboutian army soldiers on a truck.jpg Infanterie motorisée 4,5 tonnes 480 km/jour 64 km/h 1,5 kg de rations
10 L d'eau
368 L de diesel
LAV Infanterie mécanisée 4,5 tonnes 289 km/jour 48 km/h 1,5 kg de rations
10 L d'eau
640 L de diesel

En France[modifier | modifier le code]

Fantassins français en position de tir avec un lance-roquette Apilas, arme antichar standard à la fin des années 1980 et dans les années 1990.
Soldat du 2e régiment étranger de parachutistes avec l'uniforme et le couvre-casque « camouflage Europe centrale » portant un casque modèle 1978, un lance-roquette AT4 et un fusil FA-MAS en 2007.

Régiments dans les années 2000[modifier | modifier le code]

Au début du XXIe siècle, toute l'infanterie de l'armée de terre française est dite « blindée » (hormis les forces spéciales). En effet, l'infanterie est dotée de véhicules de combat blindés de type VAB livré à partir de 1976 pour l'infanterie motorisée (véhicule de l'avant blindé, 4 roues motrices, 1 groupe de combat embarqué), ou de type VBCI livré entre 2008 et 2015 pour l'infanterie mécanisée (onze soldats peuvent prendre place à bord du véhicule qui est équipé de tous les moyens de communication et disposant d'un canon OTAN M811 de 25 mm) qui équipe au total 8 régiments.

Six régiments d'infanterie sont équipés de VBCI en 2015 :

Sans oublier, les quatre régiments rattachés aux deux brigades légères blindées :

Les bataillons de chasseurs alpins, les régiments parachutistes d'infanterie des troupes de marine et de la légion ainsi que le régiment de chasseurs parachutistes sont tous équipés de VAB : ils sont donc motorisés et blindés.

La France a lancé un projet d'équipement du combattant débarqué (ECAD) nommé FELIN, pour « le fantassin à équipement et liaisons intégrées » entrant en service à partir de 2010.

Le système ECAD a pour but de favoriser la communication au sein d'un groupe de combat et d'informer en temps réel la hiérarchie sur l'ensemble des paramètres environnementaux. Ce système intègre des caméras, des radios, ce qui requiert de l'énergie électrique : le fantassin supporte donc le poids de batteries supplémentaires, ce qui limite son autonomie.

En 2012[modifier | modifier le code]

En 2012, l'infanterie représente environ 20 % des effectifs des forces terrestres, dont 20 régiments sur les 81 que compte alors l’armée de terre. Ces régiments peuvent fournir 80 compagnies de combat, soit une force de 14 000 fantassins. Ils sont tous organisés sur le même modèle, dit quaternaire : 4 compagnies de combat, plus une compagnie d’éclairage et d’appui, elles-mêmes organisées en 4 sections, composées chacune de quatre groupes.

À ces régiments, il faut ajouter une série de formations et d’unités de taille variable. Au total, l’infanterie représente environ 20 000 personnes dont 2 % de femmes[2].

Organisation en 1940[modifier | modifier le code]

Dans l'armée française en 1940, la dotation régimentaire en armes d’appui était, en théorie, la suivante pour un régiment d'infanterie de ligne[3] :

Organisation entre 1999 et 2010 d'une section de combat[modifier | modifier le code]

Débarquement d'un VBCI en 2006 pour les tests du Fantassin à équipements et liaisons intégrés.

L'organisation théorique « INF202 », approuvée le 18 juin 1999, d'une section de combat française, prévoit 39 personnes[4] réparties comme suit :

  • 1 groupe d'appui (5 hommes) :
    • 1 chef de groupe ;
    • 2 tireurs Eryx ;
    • 2 pourvoyeurs (aides servant Eryx).
  • 3 groupes de combat (21 hommes) :
    • 1 chef de groupe ;
    • 2 chefs d'équipe (300 m et 600 m) ;
    • 4 grenadiers-voltigeurs.
  • 4 équipages d'engins blindés (8 hommes) :
    • 1 radio tireur (dont généralement un ou deux sergents) ;
    • 1 conducteur.

Les effectifs de la section se répartissent dans quatre véhicules (VAB, VBCI) comme suit :

  • chaque groupe de combat dans un véhicule ;
  • le groupe d'appui dans un véhicule spécialement aménagé pour l'emport de missiles Eryx ;
  • les cinq personnels du groupe de commandement sont répartis dans les 3 véhicules des groupes de combat :
    • 1 véhicule avec le chef de section (CDS) et son radio,
    • 1 véhicule avec le sous-officier adjoint (SOA) et un tireur de précision,
    • 1 véhicule avec le second tireur de précision.

Ce qui donne en final le plan d'embarquement théorique suivant :

  • 1 véhicule avec 7 personnels pour le groupe Eryx ;
  • 1 véhicule « du CDS » avec 11 personnels ;
  • 1 véhicule « du SOA » avec 11 personnels ;
  • 1 véhicule avec 10 personnels.

La dotation organique en armes de la section est :

  • Pour le groupe de combat, réparti en 2 équipes
    • L'équipe 300 m (équipe « choc » dans les années 1960-70) :
      • 1 chef d'équipe avec Famas,
      • 2 grenadiers-voltigeurs avec Famas et AT4.
    • L'équipe 600 m (équipe « feu » dans les années 1960-70) :
      • 1 chef d'équipe avec Famas,
      • 1 grenadier-voltigeur avec FN Minimi,
      • 1 grenadier-voltigeur avec lance-grenades individuel et Famas.
  • pour le groupe appui :
    • chef de groupe avec Famas,
    • 2 équipes avec chacune :

Depuis 2010, l’effectif théorique est passé à 40 personnes.

Galerie photographique[modifier | modifier le code]

Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Montague Paratrooper Tactical Folding Mountain Bike: Efficiency par militarybikes.com
  2. Jean-Dominique Merchet, « "Pour l'infanterie, l'Afghanistan a été une expérience unique" », sur Secret Defense, (consulté le 17 novembre 2012)
  3. Adrien Fontanellaz, « Le réduit en perspective », sur Histoire militaire, (consulté le 12 septembre 2012)
  4. INF 202 Emploi de la section d'infanterie

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Généralités[modifier | modifier le code]

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]