Offensive de l'Est de l'Ukraine

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L‘offensive de l'Est de l'Ukraine ou l’offensive orientale de l'Ukraine est une invasion militaire en cours organisée par les Forces armées russes. Elle a débuté le lors de l'invasion russe de l'Ukraine.

Contexte[modifier | modifier le code]

À l'automne 2021, la guerre du Donbass au Sud-Est de l'Ukraine est enlisée depuis plusieurs années avec des montées de tensions par intermittences[1]. Toutefois, des mouvements de forces militaires et d'armes lourdes russes en direction de la frontière ukrainienne sont dénoncés par l'Ukraine[2]. De nombreuses vidéos confirment cette militarisation[3] et les dirigeants européens et américains estiment alors qu'entre 100 000 et 175 000 soldats russes sont amassés près de la frontière ukrainienne, ils y voient une préparation de l'armée russe à une invasion de l'Ukraine[4],[5].

Le , la Russie rapporte une incursion de l'Ukraine après qu'un présumé obus d'artillerie ukrainien ait atterri dans la région russe de Rostov, près de la frontière russo-ukrainienne, au cours de la crise russo-ukrainienne de 2021-2022[6],[7].

Le , le gouvernement russe affirme que les bombardements ukrainiens ont détruit une installation frontalière du FSB à la frontière russo-ukrainienne[8] et qu'il a tué cinq « saboteurs » ukrainiens qui tentaient de pénétrer sur le territoire russe[9]. L'Ukraine nie être impliquée dans les deux incidents et les a qualifiés d'opérations sous fausse bannière[10].

Le même jour, dans un discours précédant l'invasion russe de l'Ukraine, Vladimir Poutine développe sa vision de l'histoire niant l'existence d'une identité ukrainienne, l'Ukraine moderne ayant à ses yeux « été entièrement créée par la Russie, plus précisément par la Russie bolchévique et communiste. Lénine, Staline, Khrouchtchev ont successivement façonné l'Ukraine en arrachant des parties du territoire historique à la Russie ». Il évoque ensuite dans ce discours le « génocide » des populations russophones du Donbass, « la volonté de l'Ukraine de se doter de l'arme nucléaire », « la volonté de l'OTAN d'y intégrer l'Ukraine, menaçant la sécurité de la Russie ». Durant ce même discours, Vladimir Poutine annonce la reconnaissance russe de l'indépendance des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk[11]. Durant la nuit, les forces armées russes pénètrent dans l'Est de l'Ukraine contrôlé par les séparatistes pro-russes, dans le cadre d'une opération de « maintien de la paix »[1].

Déroulement[modifier | modifier le code]

24 février[modifier | modifier le code]

Un bus en feu le long d'une route entre Kharkiv et Kiev, le 24 février 2022

Après que le président russe Vladimir Poutine annonce une « opération militaire spéciale » en Ukraine, les forces russes traversent la frontière russo-ukrainienne et avancent vers Kharkiv. Ils font face à la résistance ukrainienne, c'est le début de la bataille de Kharkiv[12].

Pendant ce temps, à Konotop, les forces russes venant du Nord-Est encerclent la ville et l'assiége[13].

À Soumy, les combats commencent dans la périphérie de la ville vers 3 heures du matin[14], la bataille de Soumy démarre. Les combats entre Ukrainiens et Russes se poursuivent toute la journée et jusque dans la soirée.

À 7 h 30, les combats commencent à Okhtyrka. Les forces ukrainiennes opposent une résistance farouche et les Russes se retirent.

25 février[modifier | modifier le code]

À 1 h 39, il est signalé que les forces russes se retirent de la ville de Soumy[15]. Des combats acharnés se poursuivent dans la banlieue nord de Kharkiv[16].

Dans la matinée du , les forces russes ont avancé de la République populaire de Donetsk (RPD) vers Marioupol. Ils se heurtent aux forces ukrainiennes à Pavilopil[17]. Bien que les Ukrainiens aient été victorieux, détruisant au moins 20 chars russes durant les combats[18], la marine russe lance dans la soirée un assaut amphibie à 70 kilomètres de Marioupol, depuis la mer d'Azov[19],[20].

À Starobilsk, les forces armées ukrainiennes éliminent un groupe de soldats russes tentant de traverser la rivière Aidar lors de la bataille de Starobilsk[21].

À Okhtyrka, des missiles BM-27 Uragan frappent une école de la ville[22], tuant un garde et blessant un nombre inconnu d'enfants et leur enseignant. Cependant, les forces ukrainiennes opposent une forte résistance et les Russes se retirent[23].

26 février[modifier | modifier le code]

Le gouverneur de l'oblast de Kharkiv, Oleh Synyehubov, affirme que Kharkiv est toujours sous contrôle ukrainien. Il annonce également qu'un couvre-feu est mis en place dans la ville[réf. nécessaire].

À Soumy, les combats reprennent[24]. Les Russes, qui ont réussi à capturer la moitié de la ville durant la journée, sont repoussés par les Ukrainiens dans la soirée[25]. Trois victimes civiles sont rapportées durant les combats[26].

Les forces russes bombardent Marioupol avec de l'artillerie tout au long de la journée[27]. Les forces russes situées à l'ouest de Soumy avancent plus à l'ouest durant la nuit, selon le groupe de renseignement Rochan Consulting, et se trouvent à 150 km à l'est de Kiev[28].

27 février[modifier | modifier le code]

Au petit matin, à Kharkiv, un gazoduc est détruit par les forces russes[29]. Plus tard dans la matinée, les forces russes entrent dans la ville. Des explosions sont entendues[30]. Le premier porte-parole du ministère de la Défense russe, le général de division Igor Konachenkov, déclare que « le 302e régiment de missiles anti-aériens des Forces armées ukrainiennes, équipé de systèmes de défense aérienne Buk M-1, a volontairement déposé les armes et s'est rendu »[31]. Cette information est démentie par les autorités ukrainiennes[32]. Un haut conseiller en Ukraine, Oleksiy Arestovich, rapporte que la moitié des véhicules russes qui sont entrés à Kharkiv ont été détruits par l'armée ukrainienne[33].

Dans la matinée du 27 février, il est signalé qu'une colonne de chars russes avance rapidement sur Marioupol depuis la République Populaire de Donetsk, mais que l'attaque a été enrayée par les forces ukrainiennes. Six soldats russes sont capturés[34].

Un certain nombre de véhicules russes avance vers Soumy depuis l'Est. Une voiture civile transportant des adultes et des enfants est la cible de tirs, tuant une femme[35].

Dans l'après-midi, des responsables ukrainiens, dont le gouverneur Synyehubov, déclarent que Kharkiv est toujours sous contrôle ukrainien après de violents combats[36],[37]. Hennadiy Matsegora, le maire de Koupiansk, cède le contrôle de la ville aux forces russes et accuse les forces ukrainiennes de l'avoir abandonnée au début de l'invasion[38]. Matesegora est ensuite accusé de trahison par la procureure générale ukrainienne Iryna Venediktova[39].

Le gouverneur de l'oblast de Lougansk, Serhiy Haidai, déclare que les villes de Stanytsia Luhanska et Shchastia ont été capturées par les forces russes qui les ont quasiment entièrement détruites lors des bombardements. Le gouverneur de l'oblast de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, les accuse d'avoir également détruit la ville de Volnovakha[40].

1er mars[modifier | modifier le code]

Plus de 70 soldats ukrainiens sont tués après un bombardement des forces russes sur une base militaire à Okhtyrka, selon Dmytro Jyvytsky, le gouverneur de l'Oblast de Sumy[41]. D'autres soldats sont piégés sous les décombres. L'attaque est la plus grande perte de vies humaines depuis que les forces russes ont commencé leur invasion en Ukraine. Le type d'armes utilisé est incertain : certains rapports ukrainiens indiquent que la destruction du bâtiment principal a été causée par un seul tir de missile balistique 9K720 Iskander, tandis que des rapports ultérieurs rapportent que trois missiles plus petits ont été utilisés, y compris des armes thermobariques[42].

2 mars[modifier | modifier le code]

Des parachutistes russes sont déployés à Kharkiv et engagent le combat avec les forces ukrainiennes, selon des responsables militaires ukrainiens[43]. Dmytro Jyvytsky, le gouverneur de l'Oblast de Soumy, déclare que les forces russes ont pris le contrôle de la ville de Trostianets. Il ajoute que les forces russes sont entrées dans la ville à 01 h 03, détruisant la porte de la Cour Ronde et une galerie d'art[44].

Oleksiy Arestovych, conseiller du président ukrainien, affirme que les forces ukrainiennes sont passées à l'offensive pour la première fois depuis le début de l'invasion russe, en avançant vers la ville de Horlivka, située dans la République populaire de Donetsk. Il affirme aussi que l'avancée russe vers Tchernihiv et Soumy a été stoppée[45].

À Starobilsk, un convoi de plus de soixante véhicules a tenté d'entrer en ville mais a été arrêté par une manifestation, tandis que, sur décision du maire, la ville de Konotop s'est rendue[46],[47]. Enfin, selon la Rada d'Ukraine, huit personnes seraient mortes à Izioum dans les bombardements russes[48].

3 mars[modifier | modifier le code]

Le , les autorités ukrainiennes affirment que trente-quatre personnes sont mortes dans des bombardements dans la région de Kharkiv dans les vingt-quatre heures précédentes et que les forces ukrainiennes auraient repris du terrain dans l'oblast de Soumy[49],[50]. De son côté, le ministère de la Défense russe rapporte que la ville de Balakliia a été capturée[51].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Par Ronan Tésorière Le 21 février 2022 à 23h24 et Modifié Le 22 Février 2022 À 00h18, « Ukraine : l’armée russe envoyée dans les territoires séparatistes pour «maintenir la paix» », sur leparisien.fr, (consulté le )
  2. « L'Occident inquiet des mouvements militaires russes près de l'Ukraine », sur Challenges, (consulté le )
  3. « VIDEOS. On a analysé les images qui prouvent la militarisation inédite de la frontière russo-ukrainienne », sur Franceinfo, (consulté le )
  4. « 175 000 soldats russes seraient prêts à attaquer l'Ukraine selon un haut responsable américain cité par le Washington Post », sur ladepeche.fr (consulté le )
  5. Zone International- ICI.Radio-Canada.ca, « Pourquoi la Russie masse-t-elle des troupes à la frontière ukrainienne? », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  6. (ru) « Опубликовано видео с последствиями попадания снаряда в дом под Ростовом », sur iz.ru,‎ (consulté le )
  7. « Presse russe: les Ukrainiens tirent un obus contre le territoire russe », sur www.aa.com.tr (consulté le )
  8. Zone International- ICI.Radio-Canada.ca, « Les Russes accusent les Ukrainiens de multiplier les agressions », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  9. « « Liste d’Ukrainiens à tuer » | La Russie dit avoir tué des « saboteurs » ukrainiens, risque d’embrasement », sur La Presse, (consulté le )
  10. Le Point magazine, « L’armée russe affirme avoir tué cinq « saboteurs », l’Ukraine dément », sur Le Point, (consulté le )
  11. « Vladimir Poutine reconnaît l'indépendance des séparatistes prorusses d'Ukraine, un pas de plus vers la guerre », sur www.franceinter.fr, (consulté le )
  12. « Kharkiv’s Resistance to Russia’s War Has Already Begun », web.archive.org, (consulté le )
  13. (en) « https://twitter.com/iaponomarenko/status/1497022354337247235 » [archive du ], Twitter (consulté le )
  14. (uk) « Росія атакувала українські міста: де відбулися бої » [archive du ], 24 Канал (consulté le )
  15. « Ворог відступив: у Сумах біля кадетського корпусу закінчився переможний бій - 24 Канал », web.archive.org,‎ (consulté le )
  16. (en-US) Michael Schwirtz, « Scenes from Kharkiv: Battle wreckage, the boom of artillery, and people sheltering in the subway. », The New York Times,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  17. (en) « Battle ongoing near Mariupol – mayor » [archive du ], www.ukrinform.net (consulté le )
  18. (hu) Richárd, « Így áll most a háború Ukrajnában: több nagyvárosban harcok dúlnak, megtámadtak egy orosz repülőteret » [archive du ], Ellenszél, (consulté le )
  19. (en) Ellie Kaufman, « "Amphibious assault" underway west of Mariupol on the Sea of Azov, senior US defense official says » [archive du ], sur CNN, (consulté le )
  20. (en) « Russian Navy Carries Out Amphibious Assault Near Mariupol » [archive du ], The Maritime Executive (consulté le )
  21. « Війна в Україні: біля Старобільська українські військові розбили колону ворожої техніки | Новини на Gazeta.ua », web.archive.org,‎ (consulté le )
  22. (uk) Zaxid.net, « В Охтирці росіяни обстріляли дитячий садок та сховище з людьми » [archive du ], ZAXID.NET (consulté le )
  23. « В Охтирці російські окупанти покидали БТРи та розбіглися — Геращенко » [archive du ], Новини Чернівці: Інформаційний портал «Молодий буковинець» (consulté le )
  24. (en) « Ukraine's Sumy city says fighting under way on streets », National Post,‎ (lire en ligne, consulté le )
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  40. (ru) « Станиця Луганська, Щастя і Волноваха опинилися на межі гуманітарної катастрофи », RBC Ukraine,‎ (consulté le )
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