Forces armées de la fédération de Russie

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Forces armées de la fédération de Russie
Вооружённые силы Российской Федерации
Vooroujionnye sily Rossiïskoï Federatsii
Emblème des Forces armées de la fédération de Russie.
Emblème des Forces armées de la fédération de Russie.
Fondation (Armée impériale russe)
(Armée rouge)
(Forces armées soviétiques)
Branches
Flag of the Russian Federation Ground Forces.svg Les forces terrestres
Flag of the Russian Aerospace Forces.svg Les forces aérospatiales
Naval Ensign of Russia.svg La flotte maritime militaire
Les trois services indépendants
Commandement
Président de la Russie Vladimir Poutine
Ministre de la Défense Sergueï Choïgou
Chef de l'État-Major général Valeri Guerassimov
Main-d'œuvre
Âges militaires Âge militaire moyen : entre 21 et 41 ans (2014)
Disponibles au service militaire 3 150 000 hommes
Environ 42 000 femmes
Actifs Réel : 707 000 à 720 000 (2020). Autorisés : Environ 1 013 000 hommes (2018) (5e)
Déployés hors du pays Environ 200 000 (2022)
Réservistes 250 000 (2018)
Budgets
Budget 61,6 milliards de Dollars (2020)
Industrie
Fournisseurs nationaux Complexe militaro-industriel de la Russie
Exportations annuelles 104 milliards de dollars américains (2015)[réf. nécessaire]
Articles annexes
Histoire Histoire militaire de la Russie
Drapeau (avers)
Drapeau (inversé). L'inscription au revers: "Patrie, Devoir, Honneur"

Les Forces armées de la fédération de Russie (en russe : Вооружённые силы Российской Федерации, Vooroujionnye sily Rossiïskoï Federatsii) constituent la puissance militaire de la fédération de Russie.

Les forces armées de la fédération de Russie sont créées dans leur forme actuelle le sur la base des anciennes forces armées de l'Union soviétique stationnées sur le territoire russe, des groupes de forces à l'étranger ainsi que certaines unités situées sur le territoire des anciennes républiques soviétiques.

La Russie est la deuxième puissance militaire du monde (hors nucléaire) après les États-Unis selon le classement GFP[1].

Organisation générale[modifier | modifier le code]

Dans l'organisation soviétique, le ministère de la Défense avait un rôle administratif, la planification des opérations étant assurée par le chef de l'État-Major général, ayant sous ses ordres un commandant-en-chef des forces terrestres. Maintenant, le ministre assure de plus en plus le commandement effectif des forces armées. Tout comme dans la plupart des pays du monde, c'est le chef d'État russe qui est le commandant suprême des forces armées.

Un nouveau centre de contrôle de la défense nationale a été construit entre mai 2013 et décembre 2014 le long de la rivière Moskova, à un peu plus de deux kilomètres au sud du Kremlin de Moscou[2].

Commandant en chef[modifier | modifier le code]

De par l'article 87 de la Constitution russe, le Président de la fédération de Russie est le commandant en chef suprême des Forces armées. Il a la décision finale quant à une intervention ou implication militaire de son pays, et décide d'une éventuelle attaque nucléaire.

Ministère de la Défense[modifier | modifier le code]

Le ministère de la Défense de la Fédération de Russie est le ministère qui exerce la direction administrative et opérationnelle sur les Forces armées de la Fédération de Russie. Il a succédé au Ministère soviétique de la Défense lors de l'effondrement de l'Union soviétique.

État-Major général[modifier | modifier le code]

L’État-major général des forces armées de la fédération de Russie est l'institution centrale gérant l'administration, les opérations et la logistique des forces armées russes. Il est appelé « général » pour le différencier des autres états-majors sous ses ordres. Le chef de l'État-major général travaille sous l'autorité du gouvernement, notamment du ministre de la Défense (presque toujours un militaire), lui-même aux ordres du commandant en chef, le président de la fédération de Russie.

Branches des forces armées russes[modifier | modifier le code]

Les forces armées de la fédération de Russie sont divisées en trois branches principales et en trois services indépendants dont voici les effectifs en 2020[3] :

Les branches principales[modifier | modifier le code]

  • Les forces terrestres : environ 280 000 militaires. La fédération de Russie a reçu 85 % des unités militaires et des matériels des anciennes forces terrestres soviétiques.
  • Les forces aérospatiales : environ 165 000 militaires, elles regroupent les forces aériennes et les forces spatiales. La Russie a reçu 65 % des personnels et 40 % des aéronefs des anciennes forces aériennes soviétiques.
  • La marine : environ 150 000 à 160 000 militaires. Elle est le successeur de la Marine soviétique.

Les trois services indépendants[modifier | modifier le code]

Forces terrestres[modifier | modifier le code]

Formation spéciale de la police militaire du district militaire occidental (village de Mulino, oblast de Nijni Novgorod).

Les forces terrestres comprennent les troupes de fusiliers motorisés, les troupes de chars, les troupes de fusées et d'artillerie, les troupes de défense aérienne et les troupes spéciales (renseignement, transmissions, génie, lutte NBC, etc.).

En 2006, les forces terrestres comptaient 395 000 hommes[5] répartis entre 3 divisions blindées, 16 divisions de fusiliers motorisés et 6 divisions « mitrailleuse artillerie ».

En 2008, il y a eu une réorganisation des forces terrestres en brigades et une réduction des niveaux de commandement supérieurs de quatre (district militaire / armée / division / brigade) à trois (commandement stratégique / armée / brigade)[6].

Les divisions réapparaissent à partir de 2013.

En 2021, les forces terrestres sont constituées de :

  • 7 divisions de fusiliers motorisés ;
  • 2 divisions de chars ;
  • 1 division mitrailleuse artillerie ;
  • 4 bases militaires ;
  • 26 brigades de fusiliers motorisés ;
  • 2 brigades de chars ;
  • 13 brigades d'artillerie ;
  • 4 brigades de fusées et d'artillerie ;
  • 11 brigades de missiles ;
  • 19 brigades de contrôle et communication ;
  • 5 brigades de protection ;
  • 5 brigades de guerre électronique ;
  • 15 brigades anti-aériennes ;
  • 2 brigades de reconnaissance ;
  • 4 brigades du génie ;
  • 10 brigades logistiques ;
  • 1 brigade de police militaire.

Forces aérospatiales[modifier | modifier le code]

Les Forces aérospatiales russes ont été crées le et placées sous le commandement du colonel général Alexandre Zeline. Elles regroupent l'Armée de l'air (VVS), la Défense anti-aérienne (Voyska PVO) et les Forces spatiales (VKS).

Marine russe[modifier | modifier le code]

Revue navale célébrant le 275e anniversaire de la flotte du Pacifique, le .

La Marine russe, dont le quartier général est à Saint-Pétersbourg depuis le , est divisée en quatre flottes et une flottille :

Potentiel nucléaire[modifier | modifier le code]

Troupes de missiles stratégiques[modifier | modifier le code]

Composante terrestre de la force de dissuasion.

La Russie est aussi l'un des sept pays reconnus officiellement comme possédant l'arme nucléaire. C'est d'ailleurs elle qui possède le plus vaste et le plus puissant arsenal nucléaire au monde.

Voici le tableau récapitulatif de l'avancée du Memorandum of Understanding (MOU) de START-1 en septembre 1990[7], [8], janvier 2009[9] et juillet 2009[10].

Date ICBM, SLBM et bombardiers lourds ICBM lourds Ogives (ICBM, SLBM et bombardiers lourds) Ogives (ICBM et SLBM) Ogives (ICBM sur lanceurs mobiles) Ogives (ICBM lourds) Puissance (ICBM et SLBM) (Mt)
Limites imposées par START-1
1 600 154 6 000 4 900 1 100 1 540 3 600
Drapeau de l'URSS Union soviétique / Drapeau de la Russie Russie
2 500 308 10 271 9 416 618 3 080 6 626,3
848 104 4 147 3 515 207 1 040 2 373,5
814 104 3 909 3 293 195 1 040 2 301,8
809 104 3 897 3 289 191 1 040 2 297,0

Districts militaires[modifier | modifier le code]

Les cinq régions militaires russes depuis :
  • Commandement stratégique opérationnel Ouest
  • Commandement stratégique opérationnel Sud
  • Commandement stratégique opérationnel de la flotte du Nord
  • Commandement stratégique opérationnel Centre
  • Commandement stratégique opérationnel Est

Depuis décembre 2014, il existe cinq districts militaires en Russie chacun sous un commandement stratégique opérationnel[11] :

  • le Commandement stratégique opérationnel Ouest ;
  • le Commandement stratégique opérationnel Sud ;
  • le Commandement stratégique opérationnel Centre ;
  • le Commandement stratégique opérationnel Est ;
  • et le Commandement stratégique opérationnel de la flotte du Nord.

Entre le et décembre 2014, il y en avait quatre et avant le 20 octobre 2010, il en y avait six :

  • le district militaire de Moscou (Московский, Moskovski) ;
  • le district militaire de Léningrad (Ленинградский, Leningradski) ;
  • le district militaire du Nord-Caucase (Северо-Кавказский, Severo-Kavkazski) ;
  • le district militaire Volga-Oural (Приволжско-Уральский, Privoljsko-Ouralski) (il inclut la 15e brigade de fusiliers motorisés, qui a participé à l'exercice « Normandie-Niemen 07 » en avril 2007 avec la 1re brigade mécanisée)[12] ;
  • le district militaire sibérien (Сибирский, Sibirski) ;
  • le district militaire d’Extrême-Orient (Дальневосточный, Dalnevostotchny).

Il existait aussi une région militaire spéciale de Kaliningrad, sous l'autorité de la flotte de la Baltique[réf. souhaitée].

Effectifs[modifier | modifier le code]

Les effectifs de l’armée russe ont connu des réductions drastiques depuis la fin du régime soviétique. Forte de 5,2 millions d'hommes en 1989, l'armée russe n'en dispose plus que de 1,5 million en 1996[13] et seulement 766 000 en 2013[14]. Environ un quart des effectifs sont officiers (cadres), le reste se composant d'engagés volontaires sous contrat et de conscrits. La Russie a entamé avec les réformes, une large professionnalisation de l'armée dans le but de se rapprocher d'un modèle occidental.

Bien que l'objectif affiché[Quand ?] des responsables russes fût d'obtenir une armée « d'un million d'hommes », les difficultés de recrutement, les fermetures d'unités, le matériel de moins en moins nombreux, montrent que cet objectif relève plus d'une ambition politique que d'une réalité dans les armées. Le recrutement des volontaires s'avère en effet très difficile en Russie, ce qui pousse à maintenir la conscription à un niveau supérieur aux objectifs.

Vladimir Poutine ne souhaite pas augmenter ces effectifs[13].

Budget[modifier | modifier le code]

La présidence de Boris Eltsine est marquée par des budgets extrêmement réduits, outre la crise économique suivant la dislocation de l’URSS, celui-ci craignant un possible coup d’État de l'appareil militaire ex-communiste[13]. Quand Vladimir Poutine arrive au pouvoir, il est urgent de remplacer un matériel devenu obsolète[13].

Moscou a réservé, en 2010, un budget de la défense estimé à 1 953 milliards de roubles, soit 44 milliards d'euros[15].

En 2012, quelques jours avant les élections présidentielles du 4 mars, le Premier ministre Poutine annonce un vaste plan de modernisation des Forces armées russes, pour plus de 500 milliards d'euros lors de la décennie à venir. Le budget en 2013 est annoncé à 2 346 milliards de roubles (près de 59 milliards d’euros), soit une hausse de 25,8 % comparé à 2012. La progression sera ensuite de 18,2 % en 2014 et de 3,4 % en 2015[16].

En 2013, ce budget est comparable à celui de la France et demeure le dixième de celui que les États-Unis consacrent à leur défense[13].

La réalité montre néanmoins que les contraintes économiques liées notamment à la baisse des cours du gaz en 2015 ont un impact sur le budget militaire[13].

Le budget de la défense 2016, annoncé en novembre 2015, est de 3 145 milliards de roubles[17] soit 3,4 % du PNB prévu[18].

En 2019, le budget militaire est en baisse et se situe à la sixième place mondiale, après les États-Unis, la Chine, l'Arabie saoudite, l'Inde et la France[19].

Doctrine militaire[modifier | modifier le code]

La doctrine militaire de la fédération de Russie est héritière de la réforme organisée par Mikhaïl Frounze à la fin des années 1920 : une armée populaire permanente destinée à protéger le pays des agressions extérieures. Depuis 2005, cette doctrine est en cours de révision sous l'autorité du général Makhmout Gareev. Les menaces ne seraient plus les armées contre-révolutionnaires mais :

  • l'instabilité de certains États déchirés par des conflits ethniques ;
  • l'aventurisme militaire des États-Unis à la recherche de ressources énergétiques[20].

Les Forces armées devraient donc être capables, non seulement de défendre la patrie, mais aussi de peser dans le monde comme arbitre géopolitique en évitant tout affrontement direct avec les États-Unis.

La nouvelle doctrine militaire russe, adoptée le , multipliant les références à la guerre du Kosovo, évoque abondamment l’ensemble des facteurs qui ont provoqué la dégradation des perceptions que les responsables russes ont de l’Occident. Néanmoins, la Tchétchénie et les instabilités dans la périphérie sud de la Russie sont également présentes dans la doctrine.

L'Armée russe est structurellement à l'heure de la modernisation par la professionnalisation de son contingent, et donc à la diminution globale de ses effectifs. De 4 à 5,3 millions de soldats et officiers dans les années 1980, elle passe à 2,1 millions en 1994, 850 000 en 2003, et 1 027 000 en 2006.

En 2007, 50 % des sergents et recrues sont ainsi professionnalisés. Il est prévu qu'un quart des effectifs soient placés sous contrat en 2008. Cette réforme concerne également l'organisation des académies militaires : de 79 écoles en 2004, 57 seulement seront ouvertes en 2008 avec une tendance à la spécialisation pour retenir les jeunes officiers[21].

Modernisation[modifier | modifier le code]

Depuis une dizaine d'années l'armée russe essaie de moderniser ses forces, pour autant de grosses faiblesses demeurent par manque de budget dû à différentes difficultés (crise, sanction économique etc...)

Les unités terrestres ont été divisées par deux, cependant certaines troupes comme les troupes aéroportées ont été renforcées et revalorisées. Les exercices militaires ont été plus nombreux et le budget équipement et modernisation est passé d'environ 5,5 milliards d'euros à 25 milliards.

Malgré tout, de nombreuses faiblesses demeurent. Concernant l'armée de terre, la Russie a acquis il y a peu de temps une nouvelle génération de chars, le T-14 Armata, cependant celui-ci serait très cher et seulement 100 exemplaires auraient été construits. De ce fait cela oblige l'armée russe à utiliser des chars d'ancienne génération comme les T-90 à 700 exemplaires environ (qu'il est d'ailleurs question de moderniser).

Concernant l'armée de l'air la fiabilité des moteurs des chasseurs russes montre des faiblesses persistantes, de plus des accidents sont régulièrement à signaler. L’aéronavale a perdu plusieurs de ses chasseurs depuis une année par accidents.

Bases et garnisons russes à l'étranger (2020)[modifier | modifier le code]

La plupart des bases et installations militaires ne se trouvant pas sur le territoire de la Russie sont situées dans les anciennes républiques soviétiques ainsi qu'en Syrie.

Exercices et manœuvres[modifier | modifier le code]

L'armée russe participe activement à des manœuvres, tant à l'intérieur de ses frontières (Mobilité 2004 ou Centre 2006), qu'à l'étranger (Mission de paix 2005, Bouclier de l'union 2006).

Depuis quelque temps, l'Armée de l'air a recommencé ses patrouilles qui avaient cessé dans les années 1990. On a ainsi pu voir des bombardiers Tu-160 et Tu-95 au-dessus de l’Atlantique et du Pacifique. Deux Tu-160 ont participé aux manœuvres communes au Venezuela en 2008.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Forces armées de la Russie.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « The complete Global Firepower list puts the military powers of the world into full perspective. »
  2. (en) Tyler Rogoway, « Look Inside Putin's Massive New Military Command And Control Center », sur Fox Trot Alphra, (consulté le ).
  3. https://fas.org/sgp/crs/row/IF11603.pdf
  4. « Russian Army to Expand Nuclear Missile Forces » (consulté le ).
  5. Gabriel Wackerman, la Russie en dissertations corrigés et dossiers, Paris, Ellipses, 2007, p. 76.
  6. « Bilan en cours de la réforme de l’Armée russe », Études Géostratégiques, (consulté le ).
  7. START au , www.fas.org.
  8. START au , www.cdi.org.
  9. START au , www.state.gov, Département d’État des États-Unis d’Amérique.
  10. START au , www.state.gov, Département d’État des États-Unis d’Amérique.
  11. « Vostok 2018 : dix années d’exercices stratégiques et de préparation au combat en Russie », sur OTAN, (consulté le ).
  12. Armée de terre (France), Terre Information Magazine, n° 185, juin 2007, p. 7.
  13. a b c d e et f Armée russe: une renaissance toute relative, causeur.fr, 11 janvier 2016
  14. observer | November 1 et 2013 at 11:24 am | Reply, « 766,055 » (consulté le )
  15. « Sputnik France : actualités du jour, infos en direct et en continu », sur rian.ru (consulté le ).
  16. « Moscou augmente le budget de la Défense », sur La Tribune de Genève, (consulté le ).
  17. (en) Franz-Stefan Gady, « Russia’s Military Spending to Increase Modestly in 2016 », sur http://thediplomat.com/, (consulté le ).
  18. (en) « < FEDERAL BUDGET EXECUTION », sur http://www.eeg.ru/ (consulté le ).
  19. « Dépenses militaires: la France dépasse la Russie », sur L'Opinion,
  20. Isabelle Facon, « Une nouvelle doctrine militaire pour une nouvelle Russie », Revue internationale et stratégique, vol. 68, no 4,‎ , p. 143 (ISSN 1287-1672 et 2104-3876, DOI 10.3917/ris.068.0143, lire en ligne, consulté le )
  21. Gabriel Wackerman, La Russie en dissertations corrigés et dossiers, Paris, Ellipses, 2007, p. 75.