3.1.1 Délai de traitement
En dépit du volume relativement élevé d’affaires à trancher dans les
années qui ont suivi l’entrée en vigueur des dispositions nouvelles et révisées
du Code en 1999 et de la complexité croissante des affaires dont le
Conseil est saisi, le nombre de jours requis pour mener une affaire à terme —
ouverture du dossier, enquête, médiation, audience, s’il y a lieu, et décision
— est demeuré relativement stable au cours des cinq derniers exercices, en
faisant abstraction des fluctuations annuelles. La situation est cependant différente
en 2004-2005, où le délai de traitement a augmenté sensiblement, surtout dans
le cas des affaires nécessitant la tenue d’une audience (voir le graphique
4 ). Cette situation, tel qu’il a été indiqué précédemment, est
directement attribuable à la diminution de la capacité décisionnelle du
Conseil en 2004-2005 et concerne la composante du délai de traitement total liée
à la prise de décision (voir ci après ). Sur une note
positive, toutefois, le nombre de jours requis pour préparer un dossier en vue
du processus décisionnel — enquête et, au besoin, médiation comprises — a
chuté à 81 en 2004-2005 par rapport à 117 en 2000-2001.
Dans l’ensemble, le rendement du Conseil, pour ce qui touche le délai de
traitement, a été relativement satisfaisant, compte tenu du nombre accru de
cas complexes, du volume général de demandes et plaintes reçues, de la
capacité décisionnelle du CCRI et du nombre d’affaires tranchées en priorité,
qui ont invariablement pour effet de rallonger le délai de traitement des
affaires moins urgentes, lesquelles sont nécessairement reportées.
3.1.2 Temps pour rendre les décisions
L’une des composantes du délai de traitement général est le nombre de
jours nécessaire au banc du Conseil 2 pour rédiger
et rendre une décision à l’issue de l’enquête ou de l’audience. Un banc
peut statuer sur une affaire sans tenir d’audience en s’appuyant sur les
preuves écrites et documentaires comme les rapports d’enquête et les
observations écrites, ou il peut prendre sa décision en délibéré jusqu’à
la tenue d’une audience publique permettant d’obtenir des éléments de
preuve et des renseignements supplémentaires. Le graphique 5 fournit
des données sur le processus décisionnel pour les deux types de décision 3
pour les cinq derniers exercices. Le temps pris en moyenne pour rendre
des décisions a augmenté graduellement depuis 2000-2001 (la moyenne de 52
jours pour 2000-2001 était plutôt faible par rapport à celle de 63 jours des
cinq exercices précédents).
2 Un banc est composé du président ou d’un
vice-président dans le cas des bancs constitués d’un seul membre, ou du président
ou d’un vice-président et de deux membres, dans le cas d’un banc complet.
3 Pour établir le délai de règlement des
affaires nécessitant la tenue d’une audience publique, le Conseil tient
compte du nombre de jours écoulés entre la date à laquelle il prend sa décision
en délibéré (qui coïncide généralement avec le dernier jour d’audience)
et la date où la décision est communiquée aux parties. Dans les cas des
affaires ne nécessitant pas la tenue d’une audience, on utilise le nombre de
jours compris entre la date à laquelle l’affaire est réputée être «prête»
à être entendue et la date où la décision finale est rendue.
L’augmentation du temps mis à rendre une décision au cours des cinq
derniers exercices est en grande partie liée aux plaintes de pratique déloyale
de travail (PDT), qui représentent une proportion importante des affaires dont
est saisi le Conseil. Le temps moyen pour trancher les plaintes de PDT est passé
de 65 jours en 2000-2001 à 104 jours en 2003-2004, puis à 176 jours en
2004-05. Cette augmentation traduit le fait que les affaires de PDT représentent
habituellement une priorité moins élevée et qu’elles sont ainsi souvent
reportées en raison d’autres affaires qui sont considérées être d’une
plus grande importance en matière de relations du travail. Cependant, le report
de ces affaires ne signifie pas que le délai de traitement ou du processus décisionnel
s’arrête de courir, à moins qu’il ne s’agisse d’un report indépendant
de la volonté du Conseil.
Le temps moyen mis à rendre une décision dans les affaires autres que les
plaintes de PDT a été beaucoup plus stable, en dépit des variations
annuelles, n’ayant augmenté que légèrement au cours des cinq derniers
exercices, faisant écho à l’accroissement de la complexité des affaires
dont le Conseil est saisi.
3.1.3 Services de médiation
Les plaintes de pratique déloyale de travail (PDT) continuent de représenter
un pourcentage élevé de la charge de travail du CCRI. Les 274 plaintes de PDT
réglées en 2004-2005 représentent 37 % de l’ensemble des affaires tranchées.
Comme il a été mentionné précédemment, cette proportion est un peu plus
faible que d’habitude car les plaintes de PDT représentaient environ 45 % des
affaires tranchées, en moyenne, dans les quatre derniers exercices. Le CCRI
continue de s’employer à aider les parties à régler leurs différends par
la médiation; l’année dernière, 54 % des cas environ ont été réglés
sans l’intervention du Conseil.
3.1.4 Demandes de contrôle judiciaire
La fréquence des demandes de contrôle judiciaire des décisions du Conseil
à la Cour fédérale ainsi que le pourcentage de décisions confirmées à
l’issue de ces contrôles judiciaires permettent également d’apprécier le
rendement du CCRI et la qualité de ses décisions. À cet égard, le CCRI peut
se targuer d’avoir maintenu un rendement exceptionnel au cours des cinq dernières
années.
Le Tableau 2 indique que 32 demandes de contrôle
judiciaire ont été présentées en 2004-2005, ce qui représente 4,3 % de
l’ensemble des décisions rendues par le Conseil cette même année. Il
s’agit du nombre le plus élevé de contrôles judiciaires au cours des cinq
derniers exercices, dépassant de peu les 4 % des affaires qui ont fait
l’objet d’un contrôle judiciaire en 2003-2004. Comme le montre le tableau
2 , moins de 3 % des affaires avaient fait l’objet d’un contrôle
judiciaire de 2000-2001 à 2002-2003. En ce qui concerne l’issue des contrôles
judiciaires effectués par la Cour fédérale, si l’on fait exception de
l’exercice 2000-2001, au cours duquel les nouvelles dispositions du Code ont
été appliquées, les décisions du Conseil ont été confirmées par la Cour fédérale
dans plus de 96 % des cas, et même dans 100 % des cas en 2001-2002 et
2004-2005.
Tableau 2 – Demandes de contrôle judiciaire
|
2000-2001 |
2001-2002 |
2002-2003 |
2003-2004 |
2004-2005 |
Affaires réglées par le CCRI |
1003 |
1044 |
860 |
823 |
737 |
Demandes de conôle judiciaire |
29 |
29 |
22 |
33 |
32 |
Demandes examinées (%) |
2,9 |
2,8 |
2,6 |
4,0 |
4,3 |
Demandes réglées |
29 |
25 |
26 |
27 |
31 |
Demandes accueillies |
3 |
0 |
1 |
1 |
0 |
Demandes rejetées |
10 |
11 |
11 |
12 |
18 |
Demandes retirées |
16 |
14 |
14 |
14 |
13 |
Décisions confirmées (%) |
89,7 |
100,0 |
96,2 |
96,3 |
100,0 |
Voir la section 4.3.1 pour prendre connaissance des décisions
ayant fait l’objet d’un contrôle judiciaire en 2004-2005.
Le résultat stratégique du Conseil est de favoriser l’établissement et
le maintien de relations du travail efficaces dans toutes les entreprises
relevant de la compétence fédérale. Le Conseil interprète et applique le Code
de façon à soutenir et à favoriser la libre négociation collective et
le règlement constructif des différends, de manière efficace, juste et
rapide.
Cela étant dit, il est évident que, si le Conseil est saisi d’une demande
ou d’une plainte, c’est habituellement parce qu’il y a un différend ou un
problème quelconque que les parties concernées ont été incapables de régler
elles-mêmes. En réglant l’affaire, par la médiation ou au moyen d’une décision,
le Conseil contribue de manière directe et efficace à l’atteinte du résultat
énoncé. Il convient aussi de souligner à cet égard que les interventions du
CCRI peuvent avoir des retombées importantes et considérables. Les décisions
et les efforts de médiation du Conseil ont souvent une incidence très concrète
sur la vie active de milliers de Canadiens, la situation économique des grandes
entreprises canadiennes et le bien-être général des Canadiens.
Le Conseil contribue aussi de manière indirecte, mais non moins efficace, à
l’atteinte du résultat énoncé. Chaque décision du Conseil vient
s’ajouter à sa jurisprudence de plus en plus volumineuse et diversifiée, qui
fait l’objet d’une vaste diffusion dans la collectivité des relations du
travail. En rendant des décisions claires et uniformes, le Conseil définit un
ensemble de critères et de principes sur lesquels les parties à un litige éventuel
peuvent s’appuyer pour régler leurs différends au lieu de solliciter
l’intervention du Conseil. Il est toutefois difficile d’attribuer une valeur
quantitative à ce résultat.
Dans le cadre des efforts déployés pour atteindre son résultat stratégique,
le CCRI a entrepris les projets ou pris les mesures qui suivent:
- Le CCRI a rendu plus de 219 décisions écrites, fournissant avis et
jurisprudence aux parties en cause dans des affaires particulières ainsi
qu’à la collectivité des relations du travail en général. (On trouvera
à la section 4.3.1 ci-dessous un résumé de certaines
décisions caractéristiques rendues en 2003-2004.)
- Par ailleurs, le CCRI a poursuivi ses efforts pour offrir davantage de
services de médiation et d’autres modes de règlement des différends aux
employeurs, aux syndicats et aux employés. Comme il a été indiqué précédemment,
ces formules ont permis de régler plus de 54 % des plaintes reçues sans
qu’il soit nécessaire de tenir des audiences coûteuses ou de rendre des
décisions écrites. Le CCRI cherche actuellement des moyens d’inclure la
médiation dans chaque étape du processus décisionnel en conformité avec
le paragraphe 15.1(1) du Code afin de faciliter et d’accélérer
encore davantage le traitement des affaires.
- Le CCRI a poursuivi le remaniement et la mise à jour de son site
Web afin de fournir plus de renseignements sur le Conseil — y compris
ses décisions — au public canadien.
- Par le truchement de son service d’assistance téléphonique sans frais,
le CCRI a reçu près de 6 300 demandes de renseignements diverses. Même si
plus de 51 % d’entre elles portaient sur des questions relevant d’une
autre compétence (soit l’un des ministères provinciaux du travail, la
commission des relations du travail provinciale ou Ressources humaines et développement
des compétences Canada) et pouvaient donc être réacheminées facilement,
le Conseil a quand même répondu à près de 3 100 demandes. Celles-ci
portent généralement sur les dates d’audience des affaires, les
documents ou les décisions versées au dossier, les données colligées par
le Conseil et d’autres questions diverses.
- Les membres et le personnel du CCRI ont fait des exposés et prononcé des
allocutions à l’occasion de conférences et de colloques sur les
relations du travail qui se sont tenus au Canada. Ces activités avaient
pour but d’améliorer les relations avec les divers groupes
d’intervenants et d’obtenir leurs points de vue sur différents sujets.
- Ayant obtenu des ressources temporaires du Conseil du Trésor pour
apporter des améliorations à ses systèmes techniques, le Conseil achève
la mise en oeuvre de son plan de renouvellement de la technologie de
l’information. Ce plan, qui s’échelonne sur une période de trois ans,
prévoit notamment l’amélioration tant attendue du système de gestion électronique
des affaires pour remplacer le système actuel devenu désuet, la mise en
place d’un système intégré de gestion des documents et de recherche
documentaire, l’installation d’un système de vidéoconférence et
d’un intranet dynamique dans l’ensemble du CCRI, l’accès à distance
en toute sécurité aux bases de données du CCRI pour les membres et le
personnel du Conseil, et la réalisation d’une étude sur la transmission
électronique des demandes et des documents. Ces projets amélioreront
considérablement l’efficience du CCRI et sa capacité de s’acquitter du
mandat du programme «Gouvernement en direct».
- Le CCRI a entrepris un examen de ses pratiques internes générales de
traitement des affaires dans le but d’optimiser l’acheminement du
travail et de réduire le délai de traitement total. Un certain nombre de
mesures ont fait l’objet d’un examen plus approfondi et un projet pilote
a été mis en oeuvre depuis afin d’évaluer l’incidence du transfert
possible de certaines responsabilités et d’une répartition différente
de la charge de travail.
- Au cours de la dernière année, le CCRI a mis sur pied un Comité chargé
de la révision du processus d’accréditation, qui s’est penché sur les
particularités du processus d’accréditation du Conseil avant de
recommander des mesures concrètes afin de réduire le délai de traitement
de ce genre de demandes. Les mesures proposées ont été mises à l’essai
dans le cadre de projets pilotes, puis mises en oeuvre le 1 er avril
2005. Le délai de traitement des demandes d’accréditation types
habituelles — celles qui semblent répondre clairement aux exigences du Code
et qui ne sont pas reliées à d’autres affaires — devrait diminuer
considérablement.
- Le CCRI a aussi créé un Comité d’examen du processus de traitement
des plaintes de manquement au devoir de représentation juste (DRJ) en
2004-2005. Ces plaintes, qui constituent la majorité des plaintes de PDL,
sont présentées par des syndiqués contre leur syndicat ou ses représentants
pour avoir négligé de les représenter adéquatement dans l’exercice des
droits qui leur sont reconnus par la convention collective. Ce genre de
plaintes représente un pourcentage élevé de la charge de travail du CCRI,
soit un peu plus de 20 %, en moyenne, des affaires reçues au cours des cinq
derniers exercices.
Par conséquent, le CCRI examine actuellement diverses pratiques exemplaires
mises en place par les commissions provinciales des relations du travail ainsi
que d’autres mesures qui pourraient simplifier et réduire considérablement
le délai de traitement de ces plaintes. Des recommandations définitives sont
attendues en 2005-2006.
- À l’automne de 2004, le président du CCRI a mis sur pied un Comité de
consultation de la clientèle dans le cadre de son objectif stratégique
visant à consolider ses liens avec sa clientèle et à obtenir de la rétroaction.
M. Michael McDermott, ancien sous ministre adjoint principal du Programme du
travail à Développement des ressources humaines Canada, préside ce comité
composé de représentants des principaux clients du CCRI, notamment les
Employeurs des Transports et Communications de Régie Fédérale (ETCOF), le
Congrès du travail du Canada (CTC), la Confédération des syndicats
nationaux (CSN), l’Association canadienne des avocats du mouvement
syndical (ACAMS) (représentant les avocats du mouvement syndical) et
l’Association canadienne des avocats d’employeurs (ACAE) (représentant
les avocats d’employeurs). Le comité est censé présenter ses
recommandations au président du CCRI sur les moyens à mettre en oeuvre
pour mieux répondre aux besoins de la clientèle.
- Le CCRI a poursuivi la rédaction de circulaires d’information et de
notes de pratique afin de fournir des résumés clairs et concis des
pratiques du Conseil à sa clientèle et au public en général.
Essentiellement, ces circulaires et notes de pratique visent à accroûtre
l’accessibilité et la transparence des processus du Conseil en
fournissant des instructions en langage clair sur l’interprétation et
l’application du Code et du Règlement . On prévoit que
les circulaires d’information aideront les clients à mieux comprendre et
gérer les processus du Conseil et feront en sorte que les affaires pourront
être examinées au fond plus facilement et plus rapidement. On s’attend
également à ce que la tenue de conférences préparatoires à l’audience
continue d’abréger la durée du processus d’audience en rendant le
processus de divulgation préalable aussi efficace que possible et la préparation
des affaires mises au rôle aussi complète que possible.
- Afin d’optimiser la gestion et la gouvernance du CCRI, le Conseil
s’est activement joint aux divers projets axés sur la gestion moderne
parrainés par le Conseil du Trésor. Un certain nombre d’évaluations ont
été menées à bien et des plans d’action pour chaque projet ont été
élaborés ou seront bientôt prêts. Le Conseil espère que ces projets
contribueront, en bout de ligne, à l’amélioration de ses processus et à
une meilleure gestion de ses ressources.
- Afin d’optimiser la gestion et la régie du CCRI, le Conseil a adhéré
avec enthousiasme aux divers projets axés sur la gestion moderne parrainés
par le Conseil du Trésor. Un certain nombre d’évaluations ont été menées
à bien et des plans d’action pour chaque projet ont été élaborés ou
seront bientôt prêts. Le Conseil espère que ces projets contribueront, en
bout de ligne, à l’amélioration de ses processus et à une meilleure
gestion de ses ressources.
|