Jacques Parizeau

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Sauter à la navigation Sauter à la recherche
Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Parizeau.

Jacques Parizeau
Illustration.
Jacques Parizeau en 2007
Fonctions
Premier ministre du Québec

(1 an, 4 mois et 2 jours)
Lieutenant-gouverneur Martial Asselin
Législature 35e
Prédécesseur Daniel Johnson (fils)
Successeur Lucien Bouchard
Chef du Parti québécois

(7 ans, 10 mois et 9 jours)
Prédécesseur Pierre Marc Johnson
Successeur Lucien Bouchard
Ministre des Finances du Québec

(7 ans, 11 mois et 27 jours)
Gouvernement Gouvernement René Lévesque
Prédécesseur Raymond Garneau
Successeur Yves Duhaime
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Montréal, Canada
Date de décès (à 84 ans)
Lieu de décès Montréal, Canada
Nationalité Canadien
Parti politique Parti québécois
Conjoint Alice Poznanska,
Lisette Lapointe
Profession Économiste, professeur, homme politique

Jacques Parizeau
Premiers ministres du Québec

Jacques Parizeau, né le et mort le à Montréal[1],[2], est un économiste, haut fonctionnaire, professeur et homme politique québécois. Il est ministre des Finances du Québec de 1976 à 1984, puis devient le 26e premier ministre du Québec, fonction qu'il occupe du au . Par son action en tant que haut commis de l'État et ministre des Finances, il contribua de manière importante à l'émergence d'un capitalisme franco-québécois (Québec Inc.) à partir des années 1970.

Biographie[modifier | modifier le code]

Milieu familial[modifier | modifier le code]

Issu d'un milieu aussi aisé que cultivé, fils de Gérard Parizeau, homme d'affaires, assureur, historien, et de Germaine Biron, de Westmount (dont le père, Édouard Biron, fut secrétaire et président de la Chambre des notaires)[3], Jacques Parizeau est aussi l'arrière-petit-fils de Damase Dalpé dit Parizeau[4], député à l'Assemblée législative du Québec de 1892 à 1897, et l'un des fondateurs de la Chambre de commerce francophone de Montréal[5]. Le premier des Parizeau, Jean Delpué, soldat du régiment de Carignan-Salières de la compagnie LaFreydière, s'établit en Nouvelle-France le 17 août 1665[6].

La mère de Jacques, féministe, milite avec Thérèse Casgrain en faveur du droit de vote pour les femmes québécoises[7]. Libéral sur le plan politique et conservateur sur le plan social, son père Gérard Parizeau est un nationaliste canadien-français qui admire Lionel Groulx et Édouard Montpetit, et est membre de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal[8].

Plus tard, Jacques Parizeau dira avoir vécu une enfance et une jeunesse heureuses. Son milieu familial aura grandement influencé son cheminement ultérieur. « Je vis dans une famille bien plus que je vis dans un pays. Mon univers intellectuel est largement façonné pendant ces années-là par la famille que j’ai autour de moi. Tous ceux qu’on voit apparaître dans la famille et les amis de mes parents sont des retours d’Europe. »[9]

Études[modifier | modifier le code]

Dès sa petite enfance, ses parents, afin de lui inculquer la connaissance de l'anglais, l'inscrivent dans des institutions anglophones. C'est ainsi qu'à cinq ans, il fréquente la maternelle d'une certaine Miss Palmer[10]. Il fera aussi partie d'une meute de louveteaux composée d'Irlandais à l’école Darcy McGee, et sera envoyé, durant l'été, à des camps d'été dirigés par des anglophones[11].

À l'âge de neuf ans, il devient élève au Collège Stanislas de Montréal, où il reçoit une instruction donnée par des professeurs français laïques, et s'implique une dizaine d'années dans le scoutisme au sein du groupe du collège, le 55e Groupe Guynemer d’Outremont, où il fut tour à tour, éclaireur et chef de troupe (sous le nom de «Belette Vibrante»). Il obtient son baccalauréat le 27 mai 1947, à l'âge de seize ans[12].

Le 8 septembre 1947, Jacques Parizeau fait son entrée à l'école des Hautes études commerciales de Montréal, où le professeur François-Albert Angers fut son mentor. Selon Esdras Minville, directeur des HEC, « le jeune Parizeau [est] l’un des sujets les plus brillants qui soient passés par l’école. (…) Je ne crois pas avoir rencontré son égal depuis 25 ans que je suis dans l’enseignement .»[13] Il obtiendra en 1950 une licence en sciences commerciales. Même s'il étudie dans une institution liée au nationalisme canadien-français[7], il est encore à cette époque un fédéraliste convaincu qui croit que les vrais enjeux économiques se jouent au niveau fédéral[7].

Angers lui propose de poursuivre ses études doctorales en France. Durant ce séjour, l'école lui versera un salaire de professeur, car il est entendu qu'il reviendra enseigner aux HEC de Montréal à son retour d'Europe. Il obtient deux diplômes, l'un de l'Institut d'études politiques de Paris, l'autre de la Faculté de droit de Paris[7].

Ayant constaté qu'à l'époque, dans la discipline économique, tant en Angleterre qu'aux États-Unis, on accorde moins de valeur aux diplômes français, il décide de s'inscrire en 1953 au doctorat à la London School of Economics. Il y va, écrit-il à ses parents, pour se « spécialiser en économétrie et en théorie mathématique »[14]. Il y étudie avec le futur Prix Nobel James Edward Meade. Jacques Parizeau sera le premier Canadien français à obtenir un Ph.D. de cette prestigieuse institution.

Enseignement et recherche[modifier | modifier le code]

Il revient au Québec en 1955 et devient professeur aux HEC. On lui confie alors le cours de commerce international[15]. Il enseignera au sein de l'institution durant les vingt années suivantes. De 1955 à 1961, il sera aussi secrétaire général de la rédaction de L'Actualité économique, revue de l'école. En sus de ses activités d'enseignement et de recherche, il assume plusieurs fonctions administratives aux HEC, dont la direction du Département d'économie (1973-1975)[16] et celle de l'Institut d’économie appliquée (1973-1975).

Haut fonctionnaire de l'État québécois[modifier | modifier le code]

Partisan de l'intervention de l'État dans l'économie, il fut un des conseillers les plus influents du gouvernement du Québec durant les années 1960, jouant un rôle-clé en coulisses pendant la Révolution tranquille, notamment dans la nationalisation de l'électricité, l'abolition du monopole des syndicats financiers torontois sur l'émission des obligations du gouvernement du Québec, et dans la création du Régime des rentes du Québec. Il fut conseiller économique auprès des premiers ministres des partis successifs au pouvoir, dont : Jean Lesage (Parti libéral du Québec) et Daniel Johnson (Union nationale) et l'un des principaux acteurs de la création de la Société générale de financement (SGF) en 1962 et de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) en 1965.

Vie politique[modifier | modifier le code]

Portrait de Jacques Parizeau en 1976.
Jacques Parizeau en 1976.

D'abord en faveur du fédéralisme canadien, Jacques Parizeau, à mesure qu'il prend conscience de la situation économique du Québec, de la possibilité que celui-ci s'affranchisse du reste du Canada et acquière une plus grande autonomie sur la scène politique mondiale et au sein des ensembles économiques multinationaux, devient ainsi souverainiste en 1967 sur le train qui le mène à Banff (Alberta) pour y prononcer une conférence[17]. Il se joint au Parti québécois le .

Sous la bannière de ce parti, Jacques Parizeau est d'abord candidat défait aux élections générales de 1970 et de 1973. Il est élu député de la circonscription de L'Assomption aux élections de novembre 1976 et devient ministre des Finances, poste qu'il occupera jusqu'en 1984. Parizeau joue un rôle important dans le référendum de 1980 au Québec, défendant la proposition du gouvernement péquiste pour la souveraineté-association, c'est-à-dire la souveraineté politique du Québec assortie d'une association économique avec le Canada.

Lors de son passage de huit ans au poste de ministre des Finances du Québec, il a été l'architecte de la politique économique du gouvernement de René Lévesque. Il a présidé à l'émergence d'un capitalisme québécois francophone qu'il a appuyé en instaurant notamment le Régime d'épargne-actions et en permettant la création du Fonds de solidarité de la FTQ. Il a aussi guidé le Québec au cours de la récession du début des années 1980 et imposé des réductions de salaire temporaires aux employés de l'État, un facteur qui a contribué à la défaite du Parti québécois à l'élection générale québécoise de 1985.

Jacques Parizeau en 1981

Jacques Parizeau retourne aux HEC après 1984, année où il rompt avec René Lévesque et son idée du « beau risque » : après l'échec de négociations constitutionnelles entre les provinces et le fédéral, Lévesque s'était départi de l'objectif de réaliser à court terme l'indépendance du Québec et s'occupait plutôt de le gouverner et accordait une dernière occasion au fédéralisme canadien en accueillant favorablement le projet de réforme constitutionnelle envisagé par le premier ministre fédéral Brian Mulroney. Jacques Parizeau, comme plusieurs de ses collègues, s'opposèrent à ce changement d'orientation. Lui et six autres ministres quittent alors le conseil des ministres à la fin novembre 1984. René Lévesque se retire lui aussi, peu après, et sera remplacé par Pierre-Marc Johnson.

En 1987, Pierre-Marc Johnson quitte la direction du Parti québécois, après avoir été défait lors de l'élection générale de 1985. Jacques Parizeau est choisi pour le remplacer en tant que chef du parti le et, se faisant élire à nouveau dans L'Assomption le , devient le Chef de l'opposition officielle à l'Assemblée nationale du Québec. Parizeau dénonce d'abord la « mollesse » du gouvernement Bourassa, particulièrement dans le domaine constitutionnel, puis « tend la main à (s)on premier ministre » à la suite de la déclaration du 22 juin 1990. En 1992, le premier ministre Bourassa fait amender la loi 150 qui, constatant l'échec de l'accord du lac Meech, prévoyait la tenue d'un référendum sur la souveraineté du Québec, et en fait changer le libellé pour que la consultation populaire porte sur la ratification de l'accord de Charlottetown, par lequel le Québec révise à la baisse ses exigences. Les populations du Québec et du Canada rejettent l'accord et Jacques Parizeau devient premier ministre moins de deux ans plus tard.

Premier ministre du Québec[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Gouvernement Jacques Parizeau.

Le , Jacques Parizeau mène le Parti québécois à la victoire électorale, formant un gouvernement majoritaire et devenant premier ministre du Québec. Parizeau promet de tenir un référendum sur la souveraineté du Québec.

En tant que premier ministre, il est l'artisan du référendum du 30 octobre 1995 qui a rejeté par une faible marge le projet souverainiste dont il s'est fait le défenseur indéfectible depuis son adhésion au Parti québécois en 1969. La date du référendum est fixée au . L'appui à la souveraineté se situe d'abord à environ 40 % dans les sondages d'opinion. À mesure que la campagne avance, toutefois, les appuis à l'option du « Oui » augmentent. Malgré cela, l'option souverainiste finit par plafonner, devant quoi Parizeau, sensible aux pressions pour qu'il s'adjoigne les services de Lucien Bouchard, le populaire chef du Bloc québécois (au fédéral), nomme celui-ci « négociateur en chef » du Québec advenant la victoire du « oui ». Ce faisant, Jacques Parizeau accepte de jouer un second rôle pour la suite de la campagne.

La nuit du 30 octobre, le Québec s'approche, à quelques milliers de votes près, de l'indépendance, mais le « non » l'emporte par 50,6 % des voix. Le soir de cette défaite, le court discours de Jacques Parizeau comporte quelques phrases amères au sujet de « l'argent et des votes ethniques » (critiquant surtout ainsi les dépenses illégales engagées par les forces fédéralistes du « non »[réf. nécessaire] et les communautés ethnoculturelles pour leur rejet massif du projet souverainiste[réf. nécessaire]. À titre d'exemple, les circonscriptions de D'Arcy-McGee et de Jacques-Cartier, très majoritairement anglophones, ont voté « non » dans une proportion respective de 96,38 % et de 91,02 %, dont certaines sections de vote à 100 %). Parizeau parle de « Nous », c'est-à-dire les francophones qui ont voté « oui », déclarant que ce groupe majoritaire, pour la première fois, n'avait plus peur de l'indépendance politique. En effet, 60 % des francophones québécois (qui représentent 80 % de la population québécoise) ont voté « oui », ce qui s'avère malgré tout insuffisant pour que le Québec accède à sa souveraineté. Toutefois, ce chiffre inclut les Québécois francophones issus des communautés ethnoculturelles que son discours semble pourtant exclure, de là toute la complexité de la problématique : le discours déçoit, le soir-même, des partisans issus de ces communautés présents lorsqu'il est prononcé. Parizeau déclare aussi que « la prochaine fois » il ne faut que voter « oui » à « 62 ou 63 % et ça passera », ce qui, pour certains, remet en cause la nécessité d'attirer des non-francophones et des communautés ethnoculturelles au projet souverainiste. Jacques Parizeau est aussitôt vivement critiqué pour ses commentaires, qu'il reconnaît plus tard « malheureux »[réf. nécessaire] et méritant la désapprobation avec laquelle ils furent accueillis[réf. nécessaire]. Il admettra aussi, en 1997, qu'il considère que c'est la langue qui influence l'orientation du vote pour l'indépendance et non l'origine ethnique.

Ayant promis de partir si le « Non » l'emportait, il respecte sa promesse en démissionnant le lendemain comme chef du Parti québécois et premier ministre du Québec.

Quelques semaines plus tard, le quotidien français Le Monde révèle la collaboration nouée entre Jacques Parizeau et l'ancien président français Valéry Giscard d'Estaing, pour aider les souverainistes à proclamer l'indépendance juridique du Québec 10 jours seulement après les résultats du scrutin.

Départ de la vie politique[modifier | modifier le code]

M. Parizeau donnant une conférence devant un auditoire d'étudiants, à l'Université Laval, en mars 2007.
Photo de Jacques Parizeau en août 2007
Jacques Parizeau en août 2007

Jacques Parizeau est remplacé par Lucien Bouchard à la direction du Parti québécois et du gouvernement du Québec le .

Parizeau, depuis lors dépourvu de tout poste électif mais néanmoins encore doté d'un statut politique certain, continue de commenter très publiquement la situation politique courante, notamment la lenteur du nouveau gouvernement Bouchard et ses hésitations dans la promotion de l'indépendance du Québec.

En 1999, il devient membre correspondant de l'Académie des sciences morales et politiques, l'une des cinq académies de l'Institut de France[18].

De plus, il agit à titre de conférencier régulier et particulièrement apprécié auprès des jeunes dans les institutions d'enseignement du Québec. En 2003, de présumées déclarations de Jacques Parizeau, véhiculées par le quotidien trifluvien Le Nouvelliste (déclarations qui se sont avérées par la suite sans fondement)[réf. nécessaire], ont fait dérailler la campagne de Bernard Landry pendant le débat des chefs.

Il devient commandeur de la Légion d'honneur de France en 2000.

Aux élections de 2007, Jacques Parizeau soutient le Parti québécois, alors dirigé par André Boisclair, qui subit la défaite.

Durant la campagne électorale de 2012, Jacques Parizeau appuie officiellement l'élection de Jean-Martin Aussant, chef d'Option nationale. M. Parizeau a aussi fait un don de 200 $ à sa campagne[19]. L'épouse de M. Parizeau, Lisette Lapointe, a fait un don de 740 $[20] et a aidé à l'élection de monsieur Aussant. Le couple figure parmi les appuis les plus connus de la jeune formation souverainiste.

Le 14 janvier 2013, Option nationale annonce que Jacques Parizeau sera orateur invité lors de son congrès des 2-3 mars 2013[21].

Le 21 septembre 2014, un discours vidéo de 32 minutes est projeté durant l'événement DestiNation (rassemblement citoyen pour l'indépendance), auquel assistent entre 800 et 1000 personnes[22],[23],[24].

Décès[modifier | modifier le code]

Jacques Parizeau meurt le (à 84 ans)[25]. Sa femme, Lisette Lapointe, en a fait l'annonce en s'exprimant ainsi : « Immense peine ce soir. L’homme de ma vie est parti. Tout en douceur, entouré de plein d’amour. Après un combat titanesque, hospitalisé durant cinq mois, traversant les épreuves, les unes après les autres avec un courage et une détermination hors du commun, il a dû rendre les armes ce soir, 1er juin, un peu avant 20 heures. Nous sommes dévastés. Nous l’aimons et l’aimerons toujours ». Dans les jours suivants, des milliers de personnes défilent devant sa dépouille, exposée en chapelle ardente à Montréal, à l'édifice de la Caisse de dépôt et placement, puis à Québec, au Salon rouge de l'Assemblée nationale. Des funérailles d'État sont organisées en son honneur le 9 juin en l'église Saint-Germain-d'Outremont, auxquelles participent le premier ministre et cinq anciens premiers ministres.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Jacques Parizeau était marié, depuis le 2 avril 1956, à Alice Parizeau (Poznańska de son nom de fille), une femme de lettres, journaliste et criminologue québécoise d'origine polonaise. Le couple aura deux enfants : Isabelle et Bernard. En 1992, soit deux ans après le décès d'Alice Parizeau, Jacques Parizeau se remarie avec Lisette Lapointe qui, lors de l'élection générale de 2007, se présente comme candidate du Parti québécois dans la circonscription de Crémazie. Au lendemain de ce scrutin, Lisette Lapointe devint députée de cette circonscription.

Il est le frère de l'homme d'affaires Robert Parizeau.

Distinctions[modifier | modifier le code]

  • Désigné personnage historique en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel le 9 juin 2015[26]
  • Doctorat honorifique de l'Université de Montréal, en octobre 2014
  • Diplômé émérite, 2009 - HEC Montréal[27]
  • Grand officier de l'Ordre national du Québec (G.O.Q.), 2008[28]
  • Prix Louis-Joseph-Papineau du Rassemblement pour un pays souverain, le 22 mai 2006[29]
  • Commandeur de la Légion d'honneur, 2000
  • Professeur honoraire - HEC Montréal en 1997[16]

Hommages[modifier | modifier le code]

  • Une rue de la ville de Québec honore la mémoire de Jacques Parizeau depuis le 29 juillet 2016 (Commission de toponymie du Québec)
  • Son nom a été donné à l'édifice qui abrite, à Montréal, le bureau principal de la Caisse de dépôt et placement du Québec, créée par Parizeau en 1965 (Commission de toponymie du Québec)
  • Un parc public de l'arrondissement d'Outremont (Montréal), autrefois connu comme le parc de Vimy, a été rebaptisé en sa mémoire en octobre 2016[30]. Parizeau a vécu une bonne partie de sa vie sur l'avenue Robert, face à ce parc (Commission de toponymie du Québec)
  • Le 24 septembre 2018, la ville de Drummondville a inauguré le parc Jacques-Parizeau, anciennement appelé parc Joly[31].
  • Le prix Jacques-Parizeau, institué en 2011 par les Intellectuels pour la souveraineté du Québec, « vise à reconnaître l’apport d’un intellectuel pour ses contributions remarquées à l’avancement des connaissances ou des arts au Québec et pour ses prises de positions publiques insignes en faveur de la souveraineté du Québec »[32].

Citations[modifier | modifier le code]

  • « Je ne suis pas entré en politique pour travailler seize heures par jour et pour être ministre des Finances d'une province. Je travaille pour devenir ministre des Finances d'un pays » — Jacques Parizeau, en 1985, lors de sa démission du cabinet Lévesque (Pierre Duchesne[33], Jacques Parizeau, tome 2, Québec Amérique, 2002, p. 505)
  • « Mon Dieu, je botterais le derrière de quiconque au Québec qui ne saurait parler l'anglais. En effet, à notre époque, un petit peuple comme nous se doit de le parler. » — Jacques Parizeau (Time Magazine, 1992)
  • « ...On a été battu par quelques dizaines de milliers de voix. Ben, dans ce temps-là, qu'est-ce qu'on fait ? On se crache dans les mains et pis on r'commence ! » — Jacques Parizeau (discours du 30 octobre 1995)
  • « C'est vrai, c'est vrai qu'on a été battus, au fond, par quoi ? Par l'argent puis des votes ethniques, essentiellement. Alors, ça veut dire que, la prochaine fois, au lieu d'être 60 ou 61 % à voter « Oui », on sera 63 ou 64 % et ça suffira. » — Jacques Parizeau (discours du 30 octobre 1995)
  • « La souveraineté telle que nous la concevons est le contraire du repli sur soi » - Jacques Parizeau, en 1994
  • « La souveraineté du Québec, c'est le prolongement de cette volonté d'ouverture, de participation au concert des nations, aux échanges des idées, des cultures et des produits. » - Jacques Parizeau, en 1994
  • « Notre tâche donc est de convaincre ces Québécois qui ont le goût et la volonté de prendre en main leur destinée qu'il n'y a qu'une façon d'être plus autonome, c'est d'être souverain » - Jacques Parizeau, en 1994
  • « La force politique du Québec au sein du Canada s'efface progressivement. Il faut en sortir » - Jacques Parizeau, en 1995
  • « Car si on se dit non, on sera de nouveau condamnés à la stratégie de la survivance, au repli défensif pour tenter de protéger notre langue et notre culture avec les moyens du bord: ceux d'une province, ceux d'un peuple non reconnu, d'un peuple condamné à être de plus en plus minoritaire, avec tous les risques que comporte le statut minoritaire » - Jacques Parizeau, en 1995
  • « Plusieurs d'entre vous seront surpris d'apprendre qu'à ce jour, la Constitution canadienne et les institutions canadiennes refusent de reconnaître l'existence des sept millions de Québécois en tant que nation, en tant que peuple, ou en tant que société distincte. » - Jacques Parizeau, (devant l'Institut France-Amériques, en 1995)
  • « Bien des années plus tard, en voyant avec quelle facilité la Slovaquie se sépare paisiblement de la République tchèque avec un simple vote de son parlement, j'aurai comme un coup de cœur. » - Jacques Parizeau, en 1997
  • « Je demeure convaincu que le seul critère important quant à l'orientation du vote sur la souveraineté, c'est la langue. Ce n'est pas ni la race, ni la couleur; c'est la langue. Je connais beaucoup de souverainistes d'origine haïtienne alors que je n'en connais aucun chez les Jamaïcains. » - Jacques Parizeau, en 1997

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « «Monsieur» Jacques Parizeau est mort | Philippe Teisceira-Lessard et Jasmin Lavoie | Politique québécoise », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le 2 décembre 2018)
  2. Zone Politique - ICI.Radio-Canada.ca, « Décès de Jacques Parizeau, l'un des bâtisseurs du Québec moderne | Jacques Parizeau 1930-2015 », sur Radio-Canada.ca (consulté le 2 décembre 2018)
  3. Pierre Duchesne, Jacques Parizeau. Tome 1. Le Croisé - 1930-1970, Montréal, Éditions Québec Amérique, , p. 56
  4. « Damase Dalpé dit Parizeau » — Notice biographique, Assemblée nationale du Québec.
  5. Pierre Duchesne, Jacques Parizeau. Tome 1. Le Croisé - 1930-1970, Montréal, Éditions Québec Amérique, , p. 60
  6. Pierre Duchesne, Jacques Parizeau. Tome 1. Le Croisé - 1930-1970, Montréal, Éditions Québec Amérique, , p. 56-57
  7. a b c et d Pierre Duchesne, « Jacques Parizeau et les bâtisseurs du Québec moderne », sur Fondation Lionel-Groulx,
  8. Pierre Duchesne, Jacques Parizeau. Tome 1. Le Croisé - 1930-1970, Montréal, Éditions Québec Amérique, , p. 73-74
  9. Jacques Parizeau. Tome 1. Le Croisé - 1930-1970, Montréal, Éditions Québec Amérique, , p. 65
    Entrevue de Pierre Duchesne avec Jacques Parizeau, le 29 juillet 1997
  10. Pierre Duchesne, Jacques Parizeau. Tome 1. Le Croisé - 1930-1970, Montréal, Éditions Québec Amérique, , p. 66
  11. Pierre Duchesne, Jacques Parizeau. Tome 1. Le Croisé - 1930-1970, Montréal, Éditions Québec Amérique, , p. 68
  12. Pierre Duchesne, Jacques Parizeau. Tome 1. Le Croisé - 1930-1970, Montréal, Éditions Québec Amérique, , p. 38
  13. Lettre de Esdras Minvile, datée du 23 mai 1950. Cité par Pierre Duchesne.
  14. Lettre de Jacques Parizeau à ses parents depuis Paris, le 13 juin 1953. Cité par Pierre Duchesne.
  15. Jacynthe Tremblay, « Monsieur le professeur Jacques Parizeau », sur mag.hec.ca (consulté le 11 décembre 2018)
  16. a et b « Fonds Jacques Parizeau », sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec
  17. Jean-Marie Tremblay, « Jacques Parizeau, POUR UN QUÉBEC SOUVERAIN. », sur classiques.uqac.ca, (consulté le 2 décembre 2018)
  18. « Membres correspondants de l'Académie des sciences morales et politiques », sur Académie des sciences morales et politiques (consulté le 3 juin 2015)
  19. http://www.lapresse.ca/actualites/elections-quebec-2012/201208/25/01-4568148-jacques-parizeau-appuie-aussant-marois-embarrassee.php
  20. Le registre public des dons du DGÉQ, sous le prénom Lizette plutôt que Lisette
  21. « optionnationale.org », sur www.optionnationale.org (consulté le 2 décembre 2018)
  22. Philippe Orfali et Daphnée Hacker-B., « Premier pas pour un grand chantier », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le 2 décembre 2018)
  23. Agence QMI, « Jacques Parizeau critique le PQ et lui demande d'être clair dans ses propositions », Le Journal de Montréal,‎ (lire en ligne, consulté le 2 décembre 2018)
  24. « Les militants applaudissent la critique de Jacques Parizeau envers le PQ | ANNABELLE BLAIS | Politique québécoise », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le 2 décembre 2018)
  25. François C. Guevremont, « Jacques Parizeau n'est plus », sur tvanouvelles.ca, (consulté le 2 juin 2015)
  26. « Jacques Parizeau », sur Répertoire du patrimoine culturel du Québec (consulté le 15 février 2016)
  27. « Jacques Parizeau », sur www.hec.ca
  28. « Jacques Parizeau », Ordre national du Québec
  29. « Jacques Parizeau - Notice biographique », sur www.assnat.qc.ca (consulté le 11 décembre 2018)
  30. « Le parc de Vimy devient le parc Jacques-Parizeau: cérémonie dans Outremont », sur lapresse.ca, (consulté le 1er octobre 2018)
  31. Mathieu Fontaine, « Parc Jacques-Parizeau : la Ville rend hommage à un bâtisseur québécois », L'Express-Drummondville,‎ (lire en ligne)
  32. « Prix Jacques-Parizeau »
  33. Pierre Duchesne est son biographe (Jacques Parizeau, trois tomes, Éditions Québec Amérique).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Deux fonds d'archives portent entièrement sur Jacques Parizeau : le fonds d'archives Jacques Parizeau (P686) conservé à BAnQ Vieux-Montréal et le fonds d'archives Jacques Parizeau, député de L'Assomption (P0030) conservé aux Archives Launaudière. De nombreuses sources d'archives complémentaires peuvent également être consultées.

Édition de l’œuvre[modifier | modifier le code]

Jacques Parizeau est à titre d'économiste l'auteur de nombreux articles, chapitres, comptes-rendus, etc. Il a été directeur de la revue L'Actualité économique de 1955 à 1961. À titre d'intellectuel et de politique, il a publié des articles, des discours, des conférences et quelques essais. Il a été chroniqueur de l'hebdomadaire Québec-Presse de 1969 à 1974 et éditorialiste du journal Le Jour en 1974 et 1975. En 2014, il est chroniqueur invité au Journal de Montréal[1].

  • Jacques Parizeau (trad. Robin Philpot), An independent Quebec : the past, the present and the future, Montréal, Baraka Books, , 242 p. (ISBN 978-0-9812405-6-5)
  • Jacques Parizeau, La souveraineté du Québec : hier, aujourd'hui et demain, Montréal, Éditions Michel Brûlé, , 254 p. (ISBN 978-2-89485-455-6, présentation en ligne)
  • Jacques Parizeau, Entre l'innovation et le déclin : l'économie québécoise à la croisée des chemins, Montréal, HEC Montréal, , 40 p. (ISBN 2-921485-26-5, lire en ligne)
  • Jacques Parizeau, Lettre ouverte aux juges de la Cour suprême, Montréal, VLB éditeur, , 30 p. (ISBN 2-89005-699-6)
  • Jacques Parizeau, Le Québec et la mondialisation : une bouteille à la mer?, Montréal, VLB éditeur, , 45 p. (ISBN 2-89005-688-0)
  • Jacques Parizeau, Pour un Québec souverain, Montréal, VLB éditeur, , 351 p. (ISBN 2-89005-655-4, lire en ligne)

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Victor-Lévy Beaulieu, Monsieur Parizeau : la plus haute autorité : recueillement, Trois-Pistoles, Éditions Trois-Pistoles, , 176 p. (ISBN 978-2-89583-320-8, présentation en ligne)
  • Jacques Parizeau : l'homme de l'État québécois, Montréal, Le Devoir, , 218 p. (ISBN 978-2-924423-06-6)
  • Paul-Émile Racan-Bastien, Généalogie ascendante de Jacques Parizeau, 26e premier ministre du Québec, Longueuil, Éditions historiques et généalogiques Pepin, , 457 p. (ISBN 978-2-554-08241-1)
  • Pierre Dubuc et Gabriel Sainte-Marie, Compte-rendu de quatre allocutions économiques de Jacques Parizeau, Montréal, L'aut' journal, , 27 p. (présentation en ligne)
  • Pierre Duchesne, Jacques Parizeau, t. III : Le Régent - 1985-1995, Montréal, Éditions Québec Amérique, , 578 p. (ISBN 9782764430354)
  • Pierre Duchesne, Jacques Parizeau, t. II : Le Baron - 1970-1985, Montréal, Éditions Québec Amérique, , 544 p. (ISBN 9782764430347)
  • Pierre Duchesne, Jacques Parizeau, t. I : Le Croisé - 1930-1970, Montréal, Éditions Québec Amérique, , 624 p. (ISBN 9782764430330)
  • Laurence Richard, Jacques Parizeau, un bâtisseur, Montréal, Éditions de l'Homme, , 249 p. (ISBN 2761910508)

Articles[modifier | modifier le code]

Audiovisuel[modifier | modifier le code]

  • Pierre Duchesne (invité) et Éric Bédard (animateur), «Jacques Parizeau et les bâtisseurs du Québec moderne», 10e rencontre de la série Figures marquantes de notre histoire, MAtv, 5 avril 2016. (en ligne)
  • Michel Lacombe (journaliste), «Le PQ a perdu son âme, selon Parizeau», Radio-Canada, 7 avril 2015, 54 min. (en ligne)
  • «Bazzo.tv reçoit Jacques Parizeau», à l'émission de télé Bazzo.tv, Télé-Québec, 2011-2012, 72 min. (en ligne)
  • «Jacques Parizeau, homme de conviction : 1962-2005 », Archives de Radio-Canada, 12 clips télé, 9 clips radio. (en ligne)
  • Pierre Lacombe et Jacques Lacoursière, Jacques Parizeau, Montréal, CinéFête, 2005, 47 min.
  • Francine Pelletier, Monsieur, Montréal, Macumba International, 2003, 52 min.
  • Anne de Coudenhove (journaliste), «Dossier : Québec invité : Jacques Parizeau», à l'émission de télé Le Soir, France 3, 19 mars 1993, 4 min 55 s. (en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte ; aucun texte n’a été fourni pour les références nommées :2