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Olivier Renard veut humblement relancer l’Impact

Olivier Renard (à gauche) avec le président Kevin Gilmore

Photo : Radio-Canada

Antoine Deshaies

Le nouveau directeur sportif de l’Impact le dit lui-même : il ne débarque pas à Montréal avec une baguette magique pour sauver l’équipe.

L’ancien gardien de but de 40 ans a tenu mardi un premier point de presse. Il veut toutefois rapidement faire sa marque à la tête de l’Impact. 

« Il faut rester calme, a dit le Belge d’une voix posée. Après trois ans sans qualification pour les éliminatoires, ce n’est pas le temps de parler de titre. Il faut travailler et il faut savoir instaurer de bonnes valeurs. Il faut savoir transpirer et travailler. »

Bien sûr, Olivier Renard devra bien s’entourer. Les règles de la MLS sont complexes et surtout bien différentes de celles des ligues européennes, où il a travaillé. Cela n'effraie ni Renard ni le président de l’Impact, Kevin Gilmore.

« Il faut être humble parce que la MLS est un championnat étrange et particulier, explique Renard. Un homme seul ne sait tout faire et c’est pourquoi j’aurai une bonne équipe à mes côtés. Ma façon de faire, c’est d’être proche de l’entraîneur, mais sans être son meilleur ami. Dans le recrutement, je veux lui proposer des joueurs et c’est à lui de me dire ses préférences. »

« Olivier fait partie d’une nouvelle génération de dirigeants et il sera la pierre angulaire de la vision de l’organisation, a dit Kevin Gilmore. Il sait mener et il est prêt à prendre des décisions pour nous mener au but. Il a de l’expérience, mais il pense encore comme un joueur et j’aime ça. »

Renard n’a pas voulu s’avancer sur les dossiers chauds qui s’accumulent déjà sur son bureau, notamment sur les éventuels retours en 2020 de l’entraîneur Wilmer Cabrera et du joueur désigné Ignacio Piatti.

Logiquement, il veut prendre le temps de connaître les membres de l’équipe avant de statuer sur leur sort. La Ligue des champions de la CONCACAF arrive à grands pas, mais l’échéance ne lui fait pas peur.

L’Impact jouera son huitième de finale à la mi-février, dans plus de quatre mois.

« Un arrêt de deux mois, deux mois et demi, en Europe, ça n’existe pas, explique Renard. Ce serait une excuse ridicule. Il faudra être motivé et prêt à affronter un adversaire costaud. »

Cap sur le spectacle et la relève

Le Belge n’avait jamais mis les pieds dans la métropole québécoise jusqu’à il y a 15 jours, quand il est venu prendre le pouls de l’équipe et de la région. Il a pourtant un cousin lointain qui habite Montréal depuis une vingtaine d’années. 

Ironiquement, Renard était le seul membre de sa famille à ne l’avoir jamais visité. 

Aux yeux de Renard, Montréal est une ville particulière, à part des autres villes du championnat de la MLS. La ville mérite une équipe divertissante. 

« J’espère que vous allez vous régaler en nous regardant jouer l’an prochain, a lancé le nouveau directeur sportif à une dizaine de partisans qui avaient été invités au point de presse. On doit essayer de plaire aux supporteurs avec un football offensif. Ils préfèrent un 3-3 à un 0-0 et veulent que la cloche sonne. Je préfère être porté sur l’offensive. »

Renard, embauché en partie pour ses qualités de prospecteur de talent, juge aussi qu’il est important de faire de la place aux jeunes joueurs locaux. Par exemple, il trouve inconcevable d’avoir trois joueurs étrangers à la même position, plutôt que deux étrangers et un joueur local. 

Il n’a pas voulu se prononcer directement sur la nécessité de remettre sur pied une équipe réserve, comme le FC Montréal, mais il ne cache pas à quelle enseigne il loge. 

« L’équipe réserve, c’est un sujet de discussion que je vais avoir avec le président, a expliqué Renard. On a une académie qui travaille bien à Montréal. Parfois, le gouffre est énorme entre une équipe réserve et une équipe première, mais au moins cette équipe-là existe. Un jeune qui ne joue pas, c’est une catastrophe. »

Renard semble aussi à l’aise de travailler pour un propriétaire bouillant comme Joey Saputo. Un propriétaire qui s’est permis une visite pas très courtoise dans le vestiaire de l’Impact après une défaite contre Cincinnati. 

Pour lui, les canaux de communications doivent être ouverts. 

« Le propriétaire, c’est le patron, alors il fait ce qu’il veut et je vais toujours respecter ses décisions, a expliqué le Belge. Cela dit, quand il y a des personnes choisies au niveau sportif, il faut parfois discuter avec les personnes que tu as fait venir. »

« Si on me pose des questions, je donnerai toujours mon avis et c’est la même chose pour un entraîneur, ajoute Renard. On doit pouvoir s’entraider. Si tu penses réussir tout seul, tu te trompes de sport. J’aime qu’on remette mes décisions en question parce que ça peut m’ouvrir les yeux sur une situation. »

Bologne, le demi-frère 

 Renard a d’abord été approché par Walter Sabatini au mois de juillet. L’Italien est coordonnateur technique à la fois pour le FC Bologne et l’Impact de Montréal. Les deux clubs sont la propriété de Joey Saputo. 

Mais, selon le nouveau directeur sportif de l’Impact, il faut se servir des ressources de l’équipe italienne, sans toutefois devenir une pâle copie. 

« On n’a pas la même identité que Bologne. On a le même père, mais pas la même mère, donc c’est un peu comme un demi-frère. Cela dit, on serait fou de se passer des connaissances du staff de ce club dans un championnat réputé, mais on ne sera pas un club satellite de Bologne. »

Dans combien de temps l’Impact aura-t-il une identité claire, qui lui est propre? Renard insiste, ce n’est pas à lui, venu de l’étranger, d’arriver et d’imposer une identité au club. L’identité se créera naturellement au fil des acquisitions et des départs. 

Renard se donne deux mercatos pour avoir une équipe à son image. Donc jusqu’au milieu de l’été prochain. 

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